Lieu de la tradition tribale, la madāfa contemporaine révèle les profondes mutations qu’ont connues les tribus jordaniennes après la fondation de l’État hachémite. L’organisation de l’espace interne de ce lieu de sociabilité témoigne en effet de la capacité d’adaptation des tribus face à un univers politique qui ne laisse plus beaucoup de place à l’autonomie tribale. La relation entre tribus et État s’exprime entre autres à travers la mise en scène du passé tribal incarné par une multiplicité d’objets qui renvoient à une narration parfois très différente de la version officielle promue par la monarchie. Soulignant la complexité des relations qui lient les acteurs tribaux à la dynastie hachémite, l’auteure montre comment, au sein de la madāfa, se fabrique la mémoire tribale.
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