La chefferie et les projets de développement sont les deux « institutions » éminentes dans tout village nigérien. Mais, en l'absence de toute tradition de « bien public » et de véritable tissu associatif, ils font obstacle à l'édification d'un « espace public » villageois. La chefferie est à la fois un enjeu national pour la classe politique et l'instance centrale de la notabilité locale : le chef de canton cumule tous les pouvoirs, mais sans capacité de mobilisation collective. Quant aux projets, ils sont standardisés, éphémères, focalisés sur une approche communautaire qui ne laisse aucune trace après leur départ et qui est souvent vécue localement comme la captation de ressources extérieures par un groupe aux dépens des autres. Par ailleurs ils n'ont guère de prise sur les contraintes lourdes de l'environnement socioéconomique : échanges commerciaux, migrations, crise foncière, conflits agriculteurséleveurs, sur-monétarisation, etc.
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