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Resumen de Le pari de la justice

T. S. Renoux

  • English

    "Since 1958, the most significant change that has marked the gap between the text of the Constitution of the Fifth Republic and French political life over the past decade is, undoubtedly the ""growing role"" of the judiciary in French society. Any democracy of opinion is, by definition, based on the adherence of the citizens to a form of social truth. Beyond the assertion of a political or legal truth, it now also requires a judicial truth. Although the role of the judiciary in society has changed, such is not the case with its written constitutional status, i.e., its place within the State. A constitution is first and foremost a practice, and the most difficult reform is precisely to reorientate or to correct this practice. To restore the judiciary within the state means to restore mutual respect and confidence between the political and the judicial spheres. The fact that the three branches of power mutually control one another is only natural; it does not indicate any hierarchical superiority or any added legitimacy, be it political or judicial, elective, or constitutional; the three branches of power fullfill their roles and the people, as the only undisputed sovereign entity, decide in the last resort. Such is the challenge facing the campaigning constitutionalist: firstly, while sustaining liberty, endeavor to not give too much power to the judiciary and secondly, while upholding equality, endeavor to ensure that no one is shielded from justice."

  • français

    Ce qui a le plus changé depuis 1958 et marque la distance qui sépare le texte de la Constitution de la Ve République avec la vie politique est sans aucun doute, dans la dernière décennie, la « montée en puissance » de la justice dans la société française.

    Le socle de toute démocratie d’opinion est par définition l’adhésion des citoyens à une forme de vérité sociale. Cette vérité, au-delà de l’affirmation d’une vérité politique ou légale, exige désormais une vérité judiciaire.

    Si la place de la justice dans la société a changé, il n’en va pas de même de son statut constitutionnel écrit, c’est-à-dire de la place de la justice dans l’État. Une Constitution, c’est d’abord et avant tout une pratique. Et la réforme peut-être la plus ardue à entreprendre est précisément d’infléchir, de corriger cette pratique. Restaurer la justice dans l’État, c’est rétablir confiance et respect mutuel entre le monde politique et le corps judiciaire. La circonstance que les trois pouvoirs se contrôlent réciproquement n ’est que chose naturelle, sans marquer ni supériorité hiérarchique ni surcroît de légitimité, laquelle a beau être politique ou juridique, élective ou constitutionnelle, les trois pouvoirs remplissant leur office et le peuple, seul souverain incontesté, tranchant en dernier ressort. Tel est ainsi le bel enjeu offert au constitutionnaliste en campagne : faire en sorte, dans un souci de liberté, de ne pas mettre la couronne au greffe, mais aussi faire en sorte, dans un souci d’égalité, de ne soustraire quiconque à la justice.


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