J. Sardon
La década de los noventa, caracterizada en toda la Europa del Este por la caída de los regímenes comunistas y las consecuentes transformaciones económicas y sociales profundas que la acompañaron, también estuvo marcada en los Balcanes por la sucesión de guerras provocadas por la fragmentación de la antigua Yugoslavia. Además de un elevado numero de muertes, estas guerras causaron desplazamientos masivos de la población, voluntarios о forzados; los efectos de tales desplazamientos todavía son visibles en la actualidad. A finales de 1999, el número de refugiados procedentes de la antigua Yugoslavia ascendía a 917,000.
La degradación de las condiciones de vida causada por la transición hacia una economía de mercado resultó en numerosas salidas de Bulgaria y especialmente de Albania, donde el 16% de la población emigró entre 1990 y 1998. También resulto en un estancamiento o, en ciertos casos, disminución, de la esperanza de vida al nacer en todos los países de la región, excepta Croacia y Eslovenia, hasta 1997. A partir de 1997 se han observado progresos importantes y se ha superado la esperanza de vida observada en 1990. Al mismo tiempo, tanto la nupcialidad como la fecundidad han disminuido fuertemente en toda la región de los Balcanes a excepción de la antigua Yugoslavia, donde la disminución es moderada.
A la luz de las evoluciones descritas, hallar características especificas de la región balcánica no es una tarea simple. La fuerte influencia de la larga etapa socialista y de su desaparición brutal anula, de momento, cualquier otra distinción, al menos a nivel nacional. La especificidad del mundo balcánico se halla sin duda en la diversidad regional producida por la heterogeneidad de la población, aunque tal diversidad se ha reducido significativamente debido a las operaciones de «limpieza étnica» que afectan a la antigua Yugoslavia desde hace quince años.
La décennie 1990, celle de la chute, comme dans toute l'Europe de l'Est, des régimes communistes et des profondes transformations économiques et sociales qui l'ont accompagnée, a été marquée dans les Balkans par la succession de guerres qui ont résulté de l'éclatement de l'ancienne Yougoslavie.
Outre de lourdes pertes en vies humaines, ces guerres ont entraîné des déplacements massifs de populations, volontaires ou forcés, dont les effets sont toujours visibles aujourd'hui. Fin 1999, on compte encore 917 000 réfugiés issus de l'ancienne Yougoslavie.
La dégradation des conditions de vie engendrée par la transition vers l'économie de marché a provoqué de nombreux départs en Bulgarie et surtout en Albanie, où 1 6 % de la population a quitté le pays entre 1990 et 1998. Elle est aussi à l'origine d'une stagnation, voire d'une régression de l'espérance de vie à la naissance dans tous les pays de la région, à l'exception de la Croatie et de la Slovénie, jusque vers 1997. Depuis cette date, des progrès rapides ont toutefois permis de dépasser le niveau de la lon gévité observé en 1 990. Dans le même temps, les indicateurs de nuptialité et de fécondité ont fortement baissé, bien que de façon un peu plus modérée dans l'ancienne Yougoslavie.
À la lumière des évolutions décrites, il n'est pas aisé de dégager des spécificités du monde balka nique en matière de comportement démographique. L'influence de la longue appartenance de ces pays au monde socialiste et de sa disparition brutale est telle qu'elle écrase, pour l'instant, toutes les autres distinctions, au niveau national du moins. Si la spécificité du monde balkanique réside sans doute dans la diversité des situations d'une région à l'autre sous l'effet de l'hétérogénéité du peuplement, celle-ci recule singulièrement du fait des opérations de «nettoyage ethnique» qui ont touché le territoire de l'ancienne Yougoslavie depuis une dizaine d'années.
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