The paper analyses the attempts of the LULA administration to establish a new development convention in Brazil and argues that the limited and uneven growth achieved during this period can be ascribed to the strength of a coalition of interests structured around very high interest rates paid on the public debt. Such coalition is intellectually and ideologically supported by the prevailing convention about “economic sound fundamentals” and presents strong path-dependence features. The paper argues that the Brazilian case is just an extreme case of a wider species of development.
Le gouvernement de LULA est arrivé au pouvoir à un moment de crise du modèle de développement libéral au Brésil. Il comprit tout de suite qu’il fallait trouver un autre projet de développement et fit plusieurs propositions destinées à retrouver une croissance forte et durable. Le succès de ces « conventions de développement » fut limité et la croissance resta faible et irrégulière. Le concept de « convention de développement » qui s’inscrit dans la tradition de l’économie politique est brièvement exposé au début de l’article. L’article démontre que les deux hénomènes – croissance molle et irrégulière, et absence de projet de développement – ont une origine commune : la domination de la politique économique par une coalition d’intérêts structurés par des taux d’intérêt élevés. Cette domination financière s’exprime dans les politiques monétaires, fiscales et de taux de change menées par la Banque centrale et le ministère des Finances, politiques qui sont justifiées du point de vue de la stabilité des prix, laquelle figure comme une condition préalable à tout projet de développement. Comme les phénomènes de path-dependence (dépendance de sentier institutionnel) jouent un rôle important dans notre démonstration, nous commençons l’étude par une description rapide des conditions politiques et économiques dans lesquelles se sont déroulées les élections de 2002, et des incertitudes qui en ont découlé aux premiers temps de l’administration LULA en 2003. Nous examinons ensuite les diverses stratégies de développement proposées par le gouvernement, les politiques macroéconomiques effectivement mises en oeuvre, les chiffres de la croissance pour la période et les contraintes que les politiques macroéconomiques faisaient peser sur la croissance. Nous concluons en interprétant le cas brésilien à la lumière de la récente théorie du développement et de l’expérience d’autres pays, en montrant que la présente convention hégémonique est une « convention de stabilité » et non une « convention de développement ».
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