L'état ou la littérature ont longtemps fait de la mer le domaine des seules familles maritimes. L'étude des archives souligne la large ouverture du métier vers le monde paysan. La mer était pourtant un élément suffisamment dangereux pour qu¿une famille renonce à y envoyer un garçon. Aussi fallait-il que les garçons représentent les 2/3 de la descendance pour forcer la décision. Les familles maritimes n'hésitaient pas à confier au grand commerce leur fils aîné dès qu'il avait atteint l'âge d'être mousse. Du côté des familles terriennes, la méfiance à l'égard d'un métier mal connu repoussait l'entrée des jeunes, au rang des cadets et à l'âge avancé de 16 ans et plus, aux novices. À l'inverse de la stratégie plus "carriériste" des familles de capitaine ou de bourgeois, dans les milieux populaires, naviguer était d'abord un moyen d'aider la famille, grâce à la mer. Le succès ou l'échec dépendait donc autant des origines familiales que des solidarités nouées à bord.
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