La sorcellerie peut être définie comme la croyance selon laquelle le malheur inexpliqué est dû à l’intention maléfique d’individus dotés de pouvoirs surnaturels. Si des croyances de ce type existent aux quatre coins du monde, peu de travaux ont tenté de rendre compte de cette très large diffusion, qui semble dépendre de certaines constantes de l’esprit humain. L’objectif de cet essai consiste à puiser dans le corpus de plus en plus riche des sciences cognitives afin de mettre en évidence les mécanismes psychologiques qui assurent à la sorcellerie son « succès » culturel. Les « penchants » de l’esprit qui sont discutés concernent l’appréhension du déroulement normal des événements naturels, la détection des actions intentionnelles et les mécanismes sous-tendant la régulation de la coopération. La combinaison de ces attentes spontanées explique pourquoi la sorcellerie est souvent à même de jouer un rôle d’« attracteur représentationnel ».
Witchcraft can be defined as the belief whereby unexplained misfortune is set down to the evil intentions of persons endowed with supernatural powers. Although such beliefs exist in the four corners of the planet, few studies have tried to explain this very wide diffusion, which apparently depends on certain constants in the human mind. By tapping the ever richer corpus of the cognitive sciences, light is shed on the psychological mechanisms accounting for witchcraft’s cultural success. The mind’s “inclinations” are discussed, namely how the normal course of natural events is registered, how intentional actions are detected and how the processes regulating cooperation operate. The combination of these spontaneous expectations explains why witchcraft often turns out to be capable of being a “representational attractor”.
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