Dans cet article, Olivier Aïm propose un parcours réflexif sur le papier à partir de ce premier constat qui veut que cet objet hyper-désigné ¿ fût-ce dans le creux des prophéties d¿une « dématérialisation » généralisée de la société ¿ se trouve néanmoins voué à la discrétion de théories elles-mêmes assez peu matérialisées . Au-delà de l¿attrait pour le paradoxe, il s¿agit pour l¿auteur de faire retour sur la valeur pragmatique d¿un objet qui croise textes, sémioses et « formes de vie ». En tant que première pratique du texte , et, en cela, de la « citation » (ainsi que le décrit Antoine Compagnon), la « pratique du papier » procède d¿une dynamis d¿ordre à la fois intertextuel, intersémiotique et intermédiatique. Véritable « technologie de l¿intellect » ¿ et de l¿ esprit (puisqu¿il a été perçu dès l¿origine comme un outil pour la méditation) -, le papier se constitue, sécularisé, comme un dispositif de la « mobilité » qui crée et capte les gestes de la culture écrite.
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