Parlant quand il faut se taire, gardant quand on veut qu'il parle un silence obstiné, Prométhée, lié au rocher scythe, manifeste sa liberté par la parole (discours d'opposition certes, mais surtout discours vrai sur les choses, parole de vérité, ce que le Tyran ne peut supporter). Dans la construction de la pièce, la libération de la parole constitue à notre sens le "dénouement", la lusis exigée d'Aristote. Liée à la possession du futur, à la prométhéia du héros, elle renverse l'ordre apparent qui fait de Zeus le vainqueur et de Prométhée un vaincu, et se place donc au centre des paradoxes de cette pièce portant sur un personnage paradoxal, sophiste des dieux.
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