Partant du constat que toute migration entraîne des ruptures familiales et mémorielles, cet article interroge les relations entre parenté et mémoire dans le contexte migratoire particulier des déplacements circulaires entre l�Afrique et la France. Pour les adultes-parents comme pour leurs enfants, et quel que soit leur lieu de naissance, « parler famille » signifie « parler migration ». La différence tient au rapport au temps de chaque génération. La mémoire des premiers est celle de leur enfance, du lignage, de la filiation : c�est une mémoire « morte », figée dans le passé. La mémoire des seconds est « vive » car elle décrit les relations actuelles entre les personnes présentes en y intégrant les personnes de passage. En l�absence d�une transmission directe, la circulation migratoire permet la connaissance et la pratique des liens de parenté, donc cette construction mémorielle qui fonde la continuité de la filiation.
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