Cet article examine le rapport difficile que les sociétés entretiennent avec leur passé et les dangers de son écriture. Il évoque la mémoire saturée, une mémoire instrumentalisée, révisée en fonction des besoins du moment, qui pourrait bien être une des formes perverties de l�oubli. Parmi le silence, le refoulement, la banalisation ou au contraire les cérémonies, les phénomènes historiques engendrent et bousculent les symboles mémoriels. Pourquoi le passé réémerge-t-il et comment ? Pourquoi et comment a-t-il été modifié ? Les historiens n�ont plus le monopole de la lecture et de l�interprétation du passé, et il est important d�étudier aujourd�hui quelques modalités de transformation de ce dernier, de dilution des responsabilités, et la façon dont les bourreaux d�hier peuvent se penser en victimes aujourd�hui.
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