Cet article analyse les aspects politiques et sociaux du gouvernement Kirchner, en place depuis 2003 en Argentine, afin d’en dégager les ruptures et les continuités. Dans un paysage régional où apparaissent de nouveaux airs idéologiques, critiques envers le néolibéralisme des années 1990, cette administration révèle des ambiguïtés, des tensions et des doubles discours. L’analyse est centrée sur trois de ses limites majeures : l’une en matière d’exclusion, avec l’absence de programmes réellement inclusifs au regard de l’ampleur des problèmes ; la deuxième en matière de précarité, avec la faiblesse et les oscillations de la politique du travail et des stratégies distributives pour combattre la flexibilisation et les grandes asymétries socio-économiques ; et la troisième en matière de politique institutionnelle, avec la consolidation du modèle « décisionniste » et de la démocratie par délégation, et l’absorption des organisations progouvernementales doublée de la stigmatisation des organisations d’opposition.
This article analyzes the political and social aspects of the Kirchner government, in power since 2003, so as to identify its breaking points and continuities with the past. In a regional landscape where new ideological approaches have appeared, critical of the 1990s’ neo-liberalism, this administration has proved to be full of ambiguities, tensions and double talk. The analysis is centred around three of its major limits: social exclusion, as shown by the absence of truly inclusive projects considering the scale of the problems; lack of job stability, as witnessed through the weakness and fluctuations of labour policy and the redistribution strategies to combat flexibilisation and the huge socio-economic asymmetries; and institutional policy, as proved by the consolidation of the « decisionist» model and delegate democracy and by the absorption of pro-governmental trade unions coupled with the stigmatization of opposition organizations.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados