La laïcité se définit comme la neutralité de l�État par rapport à la société et à ses croyances. Cette neutralité ne se limite pas à la simple organisation de la coexistence pacifique des diverses communautés entre elles. Elle siginifie que l�État refuse de référer son pouvoir à quelque instance fondamentale que ce soit, et s�affranchit ainsi de sa fondation théologico-politique. En affirmant la laïcité, l�État instaure son pouvoir sur le vide et exprime ainsi sa plus haute souveraineté. La double évolution , à la fois paradoxale et connexe de notre civilisation, vers à la fois la mondialisation et le communautarisme réactive les processus de déneutralisation naturels à toute société, et remet en cause l�équilibre fragile sur lequel repose l�État laïc. Les auteurs réfléchissent ici à la fois sur ces processus de déneutralisation récurrents, mais aussi sur les conditions d�une réinstauration de la laïcité, auxquelles un certain esprit de religion, loin de constituer un obstacle, peut contribuer au plus haut point.
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