Objets mobilisés dans le travail quotidien, les documents sont tellement présents qu'ils ne sont plus questionnés, alors même qu'ils réclament un effort d'écriture, de recherche, d'interprétation, de jugement, d'organisation et qu'ils occupent une part non négligeable du temps pris sur l'activité principale (ou de production prescrite). A la lumière de l'activité d'information vue comme activité située, nous souhaiterions reconsidérer cette relation d'information que l'on attribue souvent d'emblée au document, avant d'interroger les transformations qui font qu'un inscrit devient un document : comment passe-t-on d'un écrit individuel ou « local » au document ? Ces questions nous conduisent à considérer un document comme un objet particulier, intermédiaire, arrivé à un certain stade de stabilisation et fruit de négociations plus ou moins intenses entre une organisation et des acteurs à travers un processus que nous nommons éditorialisation. L'approche par le document nous permet de suivre ce processus et de dégager les articulations entre organisation et situation.
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