L'Orient a été imaginé, pendant des siècles, selon les intérêts normatifs, socio-économiques et esthétiques de l'Occident. L'histoire de l'engagement des "personnalités juives" dans les "affaires" de l'Inde est longtemps restée "insaisissable", en raison d'un angle de vision privilégié: le parcours de ces personnalités a été étudié comme celui d'Occidentaux qui ont entraîné l'Inde vers le monde occidental. Mais, du côté indien, "l'instinct de survie" a conduit les minorités juives à adopter le discours du pouvoir qui les protégeait: d'abord celui des rajas et de l'ordre brahmanique, ensuite, après l'indépendance, le discours de la tolérance de Gandhi. Ce leitmotiv a construit une mémoire officielle qui plonge dans l'oubli les pages d'un riche passé de relations avec des Occidentaux, perçus comme les instigateurs de l'intolérance et de l'oppression de la population indienne. Pour aborder cette problématique, l'auteur s'appuie sur les exemples de Joseph Nasci concernant l'Inde et de l'histoire et de la "fabrication de l'histoire" par et pour la communauté juive de Cochin (Kerala).
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