Depuis une trentaine d'années, de nombreux travaux ont montré la place croissante que tiennent le marché et la capitalisation des connaissances dans la production scientifique. Cette marchandisation est généralement perçue comme contraire aux valeurs académiques qui promulguent la recherche désintéressée, le don et la non propriété. Pourtant, l'analyse de la signature des articles scientifiques proposée dans ce texte oriente vers une autre direction. L'économie des pratiques de signature soutient, au sein même de la recherche académique, plusieurs régimes d'échange qui tirent leur pertinence l'un de l'autre. La « science » apparaît alors moins comme une sphère autonome, opposée au « marché », que comme le lieu de tensions entre différentes formes de commerce avec les personnes et les choses. Cette perspective révèle aussi la place particulière attribuée au « travail » dans les activités scientifiques.
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