Environ quatre mille « pygmées » Bagyeli vivent sur un territoire de 12 000 km2dans la dense forêt du Sud-Ouest du Cameroun, près de la côte Atlantique. Bien que leur mode de vie repose historiquement sur de très nombreux échanges culturels et économiques avec les populations bantoues proches, ils demeurent fortement isolés et marginalisés. Cependant, une série de changements récents, tant locaux que nationaux, ont accéléré ces échanges qui n¿ignorent d¿ailleurs plus le sport lui-même. Le football, par exemple, devient une activité prisée par les jeunes Bagyeli.
Cet article présente les différentes formes d¿activités physiques de la communauté Bagyeli. Il s¿appuie sur une cinquantaine d¿entretiens réalisés auprès d¿« aînés », d¿adultes et de jeunes, en complément d¿observations dans deux écoles-internats pygmées près des villages de Lolodorf et Bipindi.
Deux séries de résultats sont discutés. D¿une part, les jeux et danses sont toujours étroitement associés aux fondements de la société Bagyeli en termes de distribution générationnelle et sexuelle comme de fonctions rituelles et sociales. D¿autre part, la nouvelle présence du sport chez les jeunes Bagyeli ne réduit pas leur engagement dans les jeux traditionnels, les deux formes coexistant sans véritable processus de transformation.
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