Couverture fascicule

La société des écrans

[article]

Année 2004 75 pp. 219-227
Fait partie d'un numéro thématique : Le sens du regard
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Olivier Mongin

La société des écrans *

(entretien réalisé avec Claudine Haroche et Georges Vigarello)

Communications : La consommation continue d'images que nous connaissons aujourd'hui semble poser d'une manière nouvelle la question de leur contrôle.

Olivier Mongin : Tout le débat sur le regard est double : il renvoie à la fois à la question des images, ou plutôt des types d'images, et à celle des types de représentations (mises en forme des images), qui n'est pas dissociable des questions du pouvoir (pouvoir politique, pouvoir des images). Mais, si l'on considère que ces questions sont structurelles, il faut se demander : est-on effectivement face à des questions neuves, inédites ? Je n'en suis pas sûr. On retrouve les questions qui étaient celles de Spinoza : est-ce que les images peuvent être l'instrument d'un pouvoir, d'un contrôle d'État ou d'une mainmise par une MégaMachine technologique en voie d'autonomisation ? Une partie de la population, le peuple, subirait le régime des images, des mauvaises images, alors qu'une autre, les élites, n'aurait pas besoin de vivre selon ce régime des images. Les régimes de connaissance sont distingués en fonction des images et du rôle imparti à l'imagination. On retrouve donc le débat relatif aux images et à l'imagination, mais on le retrouve dans un contexte où il y a une démultiplication quantitative des images, considérées dans la diversité de leur mise en forme.

Parallèlement à Spinoza, je pourrais prendre un deuxième exemple intéressant, celui qui nous renvoie à Schônberg, qui vivait la question, lui, en tant que musicien de la dodécaphonie, en tant qu'inventeur d'une musique peu compréhensible par le peuple. Dans Moïse et Aaron, il revient sur la question centrale, celle de l'interdit de l'image. Interdit de

* La revue Esprit, dirigée par Olivier Mongin, a consacré un numéro double à la « société des écrans et la télévision » (mars-avril 2003). Ce numéro est à l'origine du présent entretien. (CH et GV.)

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