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Espagne et Andalouise: remarques sur la recherche d'une identité à la fin de L'Ancien Régime

[article]

Année 1980 16 pp. 443-450
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ESPAGNE ET ANDALOUSIE: REMARQUES SUR LA RECHERCHE D'UNE IDENTITE A LA FIN DE L'ANCIEN

REGIME

Par Farid ABBAD Ancien Membre de la Section Scientifique

«L'Espagnol, cette nation aujourd'hui paralysée a besoin d'une grande secousse qui le tire de cette léthargie politique. On trouve encore en lui le sang de ces braves Castillans; il a encore cette élévation d'âme, ces sentiments nobles et généreux, cette soif de la gloire, cet amour pour la patrie et les sciences, ce désir des succès qui ont étonné nos ancêtres, et en ont imposé aux nations; mais, par malheur, tous ces avantages s'altèrent, se perdent, se confondent dans une administration douce et léthargique; ses cérémonies religieuses,, ses prêtres, ses moines, ont fait de cette nation colossale un peuple de pygmées

Oui, l'Espagne a eu du «bled», et elle en manque souvent de nos jours. Elle a été riche, à présent elle est pauvre au milieu de ses trésors; elle a eu la première infanterie de l'Europe; elle a eu les plus intrépides navigateurs, les plus sages négocians, et aujourd'hui on n'y trouverait pas un seul artilleur! on n'y trouverait pas cette manoeuvre maritime qui étonnait l'Anglais, cet enfant de la mer; et les négocians ne sont guère aujourd'hui que les facteurs des autres nations» '.

La force des stéréotypes assure toujours la contemporanéité des définitions et des jugements portés sur l'Espagne, qu'elle fût monarchique, dictatoriale ou républicaine. Aujourd'hui encore, pour beaucoup, partisans ou adversaires, la marche qu'elle a voulu engager vers sa démocratie reste suspecte. On assiste là, sans doute, à la reproduction remarquablement parfaite d'une attitude séculaire.

Dans une thèse qui marque sans doute un pas important dans la reconsidération de la vision de l'Çspagne par elle-même et par les autres, F. Lôpez, après P. Chaunu, souligne avec une détermination convaincante la permanence de cette «légende noire» 2 qui a octroyé à la péninsule, grâce ou à cause des Italiens, une image fixe, éternelle, d'autant plus crédible que l'ont acceptée et développée les

' Encyclopédie méthodique, ou par ordre des matières, Géographie moderne, I, Paris, Panckoucke, 1782, art; Espagne, cité par F. Lôpez, Forner et la crise de conscience espagnole, Bordeaux, Institut d'Etudes hispaniques, 1976, p. 361.

2 F. Lôpez, op. cit., p. 319.

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