ÉTUDE DE LA POLITIQUE CULTURELLE D'UNE AUTONOMÎA : L'ESTRÉMADURE
Par Bernard BESSIERE Membre de la section scientifique
Avec ses 1 085 000 habitants l'Estrémadure est l'une des communautés autonomes les moins peuplées et sans doute la plus pauvre d'Espagne, quels que soient les critères socio-économiques que l'on utilise pour mesurer l'ampleur des phénomènes du sous-développement.
La conscience d'avoir été traditionnellement abandonnée ou tout au moins tenue à l'écart des perspectives de progrès économique est grande, tant chez les responsables politiques locaux que dans les couches populaires. Dans une large mesure la constitution en communauté autonome, par loi organique 1/83 du 25 février 1983, a redonné une confiance et une dignité à une région périphérique particulièrement négligée par le pouvoir central au cours des décennies écoulées. Quant à l'étape de la dictature, elle est généralement perçue comme ayant joué le rôle d'un frein mis au développement spontané des activités et des traditions à caractère culturel.
Etudier le cas particulier de l'Estrémadure en 1990 permet de mesurer l'écart qui subsiste entre une volonté politique affichée de renouveau culturel et le poids sociologique d'un sous-développement qui affecte non seulement les structures mais aussi largement les hommes.
Les compétences politiques issues du nouveau cadre institutionnel
La nouvelle ventilation des responsabilités culturelles des différentes administrations locales trouve naturellement son fondement juridique dans la Constitution espagnole de décembre 1978. Celle-ci établit les niveaux de
Mélanges de la Casa de Velâzquez (= M. C. V.), 1990, t. XXVI (3), p. 101-1 12.
