VARIETES

PIRATERIE ET COMMERCE

Erich Ziebarth, Beiträge zur Geschichte des Seeraubs und Seehandels im alten Griechenland (Hamburgische Universität, Abhandlungen aus dem Gebiet der Auslandskunde, Band 30. — Reihe Α., Rechts- uhd Staats-wissenschaften, Band 2), 1929

M. Ziebarth vient de publier une série de solides études sur la piraterie et le commerce naval dans l'Antiquité hellénique. Ces phénomènes, dit-il, se rencontrent dès les débuts de l'histoire de la Grèce; sans les relations avec le Pont-Euxin, on ne comprendrait pas la formation de la légende des Argonautes ; sans les rapts de femmes, figurés sur les vases dipyliens, la légende de la guerre de Troie n'aurait pu naître.

L'auteur traite d'abord de la piraterie aux temps égéens et archaïques (p. 3-8). Il rappelle, d'après Thucydide, les énergiques efforts des sou-" verajns crétois pour anéantir ce fléau. Les grands États commerçants de l'époque archaïque (Corinthe, Samos, etc.) agiront dans le même sens, tout en se livrant parfois eux-mêmes, il est vrai, à des opérations de brigandage : tel fut le cas du Samien Polycrate, qui attaquait et dépouillait sans distinction amis et ennemis. Cependant, le commerce ne cessait de grandir, favorisé par l'amélioration des ports *. A cet essor du trafic naval se relie étroitement la colonisation, qui, contrairement à l'opinion de M. Hasebroek (Staat und Handel im alten Griechenland, Tübingen; 1928, p. 112), présente un caractère beaucoup plus commercial que militaire ou agricole.

A l'époque classique (p. 9-19), certains États, dont le commerce maritime accomplit de brillants progrès, combattent la piraterie avec un redoublement d'énergie : c'est ainsi qu'après les guerres mediques Athènes s'emploie de tout son pouvoir à'assurer la police des mers. Au premier rang des artisans de cette besogne libératrice se distingue Cimon : il arrache l'île de Skyros aux Dolopes, qui, depuis si longtemps,