Plan

Chargement...
Couverture fascicule

De l'érotisation publicitaire

[article]

Année 1968 21 pp. 65-75
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 65

DE L'EROTISATION PUBLICITAIRE

par Gérard Blanchard

Le bain des nymphes

On rencontre quelquefois, à la vitrine des marchands, de ces estampes « libertines » qui montrent une femme épiée dans son bain par quelques nommes dissimulés. C'est le thème biblique de « Suzanne et des vieillards », l'imagerie des « voyeurs » qui, à travers les siècles s'est perpétuée et qui, après avoir servi de prétexte aux peintres classiques, se retrouve au cinéma, dans la bande dessinée ou la publicité. Diane surprise par Actéon, Bethsabée vue par le roi David du haut de sa tour sont les grandes figures, les maîtresses femmes d'une imagerie qui s'effrite en une nuée de petites illustrations des contes de La Fontaine et autres « contes erotiques » qui ne sont que des histoires galantes ou des gaudrioles amusantes. Le bain de Daphnis et Chloé est transcrit par Mgr Amyot avec toute la pureté de son modèle grec, mais nous assistons au spectacle de ces émois naissants de l'amour comme si nous étions cachés quelque part dans les roseaux de la berge, ou comme nous sommes cachés dans l'ombre complice des cinémas pour surprendre toutes ces femmes qui se baignent nues dans la mousse de savon... ce qui est beaucoup moins pur...

Le spectateur est implicitement un voyeur. Le nu est un spectacle quand il est progressivement dévoilé. Nous assistons à cette mise à nu. Inconsciemment, nous renouvelons les rites des antiques initiations, nous participons aux mythes, non comme à un folklore, mais indissolublement liés à eux par nos pulsions profondes. Il ne saurait ici être véritablement question d'érotisme. Nous n'évoquons les grands noms grecs que pour mieux mesurer la distance qui nous sépare de la mythologie des profondeurs, sans cesser cependant d'y participer. Il s'agit de cette poussière d'absolu qui caractérise la dégradation progressive, la désacralisation des anciens mythes. L'imagerie publicitaire est fatalement — et nous verrons pourquoi — , l'expression de quelque chose de profond, mais de dégradé. Diane, Vénus et quelques autres ne peuplent notre inconscient collectif que comme les statues raides du parc de Versailles, à titre décoratif, à titre de référence culturelle et de caution à des beautés qui appar-

THEME ET VARIATIONS 65

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw