Couverture fascicule

Haijo Jan Westra et T. Kupke, éd. — The Berlin Commentary on Martianus Capella's « De nuptiis Philologiae et Mercurii ». I et II. Leyde/New York/Cologne/Brill, 1994/98, 2 vol. (Mittellateinische Studien u. Texte, 21/3)
Lodi Nauta, éd. — Guillelmus de Conchis, Glosae super Boethium. Turnhout, Brepols, 1999 (Corpus christianorum. Continuatio mediaevalis, 158)

[compte-rendu]

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L'éditeur de gloses se trouve confronté à plusieurs décisions difficiles. Lorsqu'on décide d'éditer la glose d'un texte écrit par un seul auteur, cela semble relativement facile, surtout lorsqu'elle a été rédigée de façon continue, alors que le texte glosé n'apparaît que sous forme de lemmata. Cette formule semble prédominer sur les gloses attribuées au même auteur et rédigées en marge du texte. Toutefois, comme Roger French l'a récemment remarqué, une partie considérable du commentaire d'Alfred de Shareshill sur le De Plantis du Pseudo-Aristote peut être reconstituée à partir des gloses rédigées en marge et qui nous parviennent grâce à trois manuscrits de gloses homogènes éditées par James Long (voir Roger French, « The Use of Alfred of Shareshill on the De Plantis in University Teaching in the Thirteenth Century», Viator, 28, 1997, p. 223-251, surtout p. 236). Prima fade, on aurait pu s'attendre à ce qu'un commentaire/glose rédigé par un seul auteur soit aussi stable qu'un texte écrit par cet auteur comme une étude systématique, mais apparemment ce n'est pas le cas. Les raisons de cet état de fait peuvent être (1) que la glose reflète les commentaires sur un texte faits par un professeur pendant un cours — commentaires qui ont pu, par la suite, être élargis ou modifiés pendant d'autres cours consacrés au même texte ; (2) que les gloses ont pu être ajoutées, déplacées ou modifiées

(par l'auteur ou par les scribes) plus facilement que les passages d'un traité systématique. Si le premier point est une raison véritable, alors la relation entre une glose et un traité systématique peut être semblable à celle qui existe entre les reportationes et un texte composite séparé, comme nous l'avons observé, entre autres, dans l'œuvre théologique de Pierre Abélard (voir Constant Mews, Theologia Scholarium, dans Peter Abaelardi Opéra Theologica, Turnhout, 1987, surtout p. 224). Mais il est aussi possible qu'un auteur situe la version écrite de son commentaire au même niveau d'autorité qu'une version écrite de son traité systématique, ce qui semble être le cas pour la glose à Boetius par Guillaume de Conches, critiquée ci-dessous.

Un autre problème est de savoir comment traiter le texte commenté. Celui-ci diffère habituellement du texte publié, vu que l'objectif de l'éditeur est, dans ce cas, de restaurer le texte de manière à ce qu'il se rapproche le plus possible de ce que l'auteur a écrit, alors que le texte commenté se présente comme au temps du glossateur ; il a alors tendance à devenir une « vulgate », c'est-à-dire la version du texte apparaissant le plus souvent et qui peut être très différente de la reconstruction hypothétique de la version « originale » produite par l'éditeur moderne. L'éditeur de la glose peut souhaiter offrir en même temps la version du texte glosé, tout comme le souhaitait l'éditeur d'une traduction médiévale (un texte provisoire de la forme « vulgate » du De consolatione philosophiae de Boethius est préparé pour l'édition du Boece de Chaucer dans les Variorum Chaucer, par Tim Machan et Alastair Minnis.)

Il est encourageant de voir qu'aujourd'hui une grande importance est accordée aux gloses, qu'elles soient de simples commentaires faits par le scribe ou qu'elle atteignent le statut d'œuvre littéraire en elles-mêmes. La publication récente des Actes du Second European Science Foundation Workshop on the Classical Tradition in the Middle Ages and the Renaissance, sous le titre Médiéval and Renaissance Scholarship (éd. Nicholas Mann et Birger Munk Olsen, Leyde, 1997) comprend des articles sur les commentaires médiévaux de Térence (par Yves-François Riou), Horace (Karsten Friis-Jensen) et la Thébaïde de Stace

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