Limoges, PULIM, 208 pp., 3 fig., 309 ill., 21 plans, 8 cartes.

Ce qui frappe le plus le lecteur dans ce bel ouvrage mais ne surprendra pas ceux qui connaissent l'esprit d'équipe cultivé chez les spécialistes du Limousin médiéval, c'est son caractère collectif : vingt-six collaborateurs, qui se sont, pour ainsi dire, fondus dans une « forte construction collective ».

La première partie souligne les caractères spécifiques de la réception des cisterciens en Limousin, vieille terre monastique, où des chrétiens « en recherche », ermites, chanoines réguliers, moines, avaient déjà exploré de nouveaux sentiers de perfection spirituelle avec les succès de Grandmont, de l'Artige, la fondation de plusieurs ermitages géraldiens, notamment Dalon, dans le diocèse de Limoges et Cadouin dans celui de Périgueux, qui se coulent peu à peu dans une observance cénobitique proche des usages de Cîteaux. Vers 1127, Etienne, un prêtre-ermite limousin, qui avait rassemblé autour de lui à Obazine tout un groupe d'hommes et de femmes, choisissait lui aussi la « voie royale » cistercienne, sans, cependant, s'affilier à l'Ordre. Dans les années 1140, le succès des cisterciens va résulter d'un