Couverture fascicule

Sigisbert Beck, o.s.B., éd. — Frowini abbatis Montis Angelorum Explanatio dominicae orationis. Additus Tractatus de veritate.Turnhout, Brepols, 1998 (Corpus Christianorum. Continuatio Mediaevalis, CXXXIV)

[compte-rendu]

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Frowin, originairement moine de Saint-Biaise (Forêt Noire), abbé du monastère d'Engelberg (Suisse) dès 1143, a conçu pendant son abbatiat l'un des commentaires les plus circonstanciés sur l'oraison dominicale. Cette explanatio est divisée en huit livres avec prologue et épilogue et suivie d'un auctarium, où Frowin esquisse multa alia septem, dont il n'aurait pu parler plus largement, tels que les sept vices.

L'œuvre de Frowin n'a pas connu de diffusion hors de son monastère. Un seul manuscrit médiéval, écrit à Engelberg même, probablement peu après la mort de Frowin en 1178 et conservé à la bibliothèque d'Einsiedeln sous la cote 240, transmet ce texte précieux sous plusieurs aspects. Ce manuscrit contient aussi le petit traité de veritate où est discuté le rapport entre la vérité et la cognition, nécessaire à la vraie prière ; l'auteur de ce texte n'est pas identifié, mais on est tenté de penser qu'il s'agit également de Frowin, et ce surtout sur la base de critères linguistiques.

Malgré les projets d'édition du père Bernhard Petz de Melk (Autriche) et de l'abbé Martin Gerbert de Saint-Biaise, Yexplanatio n'a été imprimée jusqu'ici que par de brefs extraits. Ainsi, la présente édition, établie par l'ancien bibliothécaire d'Engelberg, permet de valoriser

le texte pour la première fois dans son ensemble et de mieux connaître l'œuvre de Frowin, car il se sert, pour les deux cinquièmes, de son premier ouvrage intitulé de laude liberi arbitri, encore inédit, pour constituer Yexplanatio. Pour ce traité sur le libre arbitre, déjà, il avait exploité les Pères de l'Église. Dans Yexplanatio, encore, il les cite directement ou indirectement, mettant ainsi la pensée théologique depuis l'Antiquité tardive au service de ses moines. Outre les Pères de l'Église, surtout saint Augustin, saint Jérôme et saint Grégoire le Grand, Frowin utilise les écrits de Paschase Radbert et d'Odon de Cambrai, de Hugues de Saint- Victor, de saint Bernard et de saint Anselme de Cantorbéry. Pour saint Cyprien (4,4 1. 783), saint Jean Chrysostome (5,1 1. 27, 366, 1823) et Prosper d'Aquitaine (5,1 1. 1837), l'indication des sources manque. Aussi, ces trois derniers ne figurent pas dans YIndex auctorum, ce qui vaut de même pour le de patientia de saint Augustin (3 1. 1302-1304 ; 17,14, CSEL 41, p. 679, 19-21). Les indications des références manquent également en 4,2 1. 276, 286, 299, 307, 363, 540 (saint Augustin et Grégoire le Grand), p. ex., et ça et là pour les citations bibliques.

Depuis la découverte en 1963 de quelques livres dispersés de la bibliothèque d'Engelberg, on sait que Frowin avait, dans son propre monastère, sous la main, beaucoup de ces œuvres — ce qui, de plus, explique son rôle dans la constitution de la bibliothèque. Aussi, il cite 7,3 1. 1192-1207 les répons aux lectures des matines du dimanche des mois d'août et de septembre (cf. introduction, p. xxix), transcrits dans le codex Engelberg 42.

De cette variété de sources, Frowin sait faire un commentaire homogène, ce qui est un de ses mérites. Les passages intermédiaires de sa propre plume montrent son érudition et le niveau de son style qu'il adapte parfaitement à la teneur de ses sources. Il utilise un vocabulaire particulier, des termes théologiques et philosophiques typiquement scolastiques, mais aussi des mots rares. Pour en donner quelques exemples seulement : exuitio (excutio erronément dans l'édition), vestimentorum (7,3 1. 804) et emundatorius (7,3 1. 1218), essentiola (de veritate, p. 500 1. 670) et illuminosus (3,1 1.591), inedicibiliter (3 1. 978), informatrix (7,1 1. 25), invariabiliter (1,2 1. 1068), oblatratus (7,3

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