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Isocrate, Discours, tome I. Texte établi et traduit par G. Mathieu et E. Brémond, 1928

[compte-rendu]

Année 1929 31-4 p. 369
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BIBLIOGRAPHIE 369

IsocRATE, Discours, lome I. Texte établi et traduit par G. Mathieu et E. Brémond. Paris, Les Belles- Lettres, 1928 ; 1 vol. in-8°, xxv-200 pages.

Ce texte a été établi avec le plus grand soin par MM. Mathieu et Brémond, principalement d'après YUrbin,as III (Γ), et, pour les discours contre Euthynous et contre Callimachos, d'après le Vaticanus 65 (À). L'Urbinas III est le meilleur des manuscrits d'Isocrate ; mais il renferme un certain nombre de fautes, que l'on a pu souvent corriger à l'aide de la vulgate.

L'Introduction générale et les notices figurant en tête de chaque discours traitent brièvement et judicieusement des questions de chronologie et d'authenticité et donnent au lecteur les informations indispensables sur Isocrate, sa carrière et ses tendances, et sur les principaux faits qui ont servi de cadre ou de thème à ses ouvrages : M. Mathieu, en particulier, résume clairement les conclusions de son intéressante étude sur les Idées politiques d'Isocrate, et il met en lumière les caractères essentiels du talent de cet orateur, son souci extrême de Γ « harmonie », l'habileté consommée qu'il déploie dans la construction et l'organisation de la phrase.

La traduction, élégante et précise, est accompagnée de notes nombreuses, également riches en indications historiques et en rapprochements utiles avec les différents textes grâce auxquels nous sont connus les événements de la période (Helléniques de Xénophon, discours de Lysias, Αθηναίων Πολιτεία d'Aristote, etc.). Le philologue et l'historien tireront ainsi grand profit du volume dont vient de s'enrichir la collection Guillaume Budé 1.

Paul CLOCHÉ.

1. Certaines affirmations gagneraient, selon nous, à être modifiées ou précisées. A propos des allégations du Contre Euthynous sur l'hostilité des Trente à l'égard des riches, l'auteur cite divers passages d'Aristote, de Lysias et de Xénophon (p. 9, note 2) : peut-être eût-il convenu de rappeler que la fin du récit de Xénophon sur la guerre civile de 403 présente les partisans de l'oligarchie, dans leur ensemble, comme des citoyens aisés ou riches. — Archi- nos est qualifié (p 15) de « chef du parti démocratique modéré » ; or. Ι'Άθτ,ναιων Πολ(τε('α (34, 3) ne le range pas parmi les hommes politiques qui, en 404 désiraient le maintien de la démocratie mais parmi les théraméniens ; si, après le retour des exilés, il parait s'être rallié à la démocratie, il combat résolument, sur le terrain de la réorganisation de la πολιτεία, le projet du chef démocrate Thrasybule. — Ce n'est pas nécessairement « un membre du parti démocratique » qu'Archinoe a fait condamner par la Boulé des Cinq-Cents (p. 15) : Γ'ΑΘ. πολ. (40, 2) ne le dit pas expressément, et un « théraménien » exilé et avide de vengeance a pu très bien tenter une démarche contraire aux conventions d'amnistie. — Les gens du Pirée ne doivent pas être confondus absolument avec « le parti démocratique dirigé par Thrasybule » (p. 20, note 2) : il y avait parmi eux un assez grand nombre de théraméniens, à commencer par certains personnages de marque, comme Anytos, Archinos et Phormisios. M. Mathieu lui-même, un peu plus Join (p. 25, note 1), distingue entre les < deux principaux groupes du parti du Pirée », dirigés l'un par Thrasybule, l'autre par Anytos. — En ce qui concerne le dékarque Rhinon (p. 20, note 3), il n'eût peut-être pas été inutile de rappeler que, d'après la version de Γ'ΑΟ· πολ·, il avait participé à une deuxième dékarrhie, beaucoup plus favorable aux gens du Pirée que la première.