GALLAND (Olivier) (sous la direction de). — Le monde des étudiants. — Paris : PUF, 1995. — 247 p. — (Sociologies).

Les étudiants ont été délaissés par la sociologie française durant de nombreuses années. Entre Les héritiers (1964) et quelques publications datant du début des années 90, force est de constater la minceur de la production. Cette situation a néanmoins évolué rapidement : caractérisés par une croissance spectaculaire de leurs effectifs, érigés en problème politique et économique au travers d'explosions répétées sur la scène publique depuis le milieu des années 80, les étudiants se sont vus récemment reconnus du pouvoir. Un observatoire de la vie étudiante a ainsi été créé, et une action interministérielle « université et ville », à l'origine de nombre d'enquêtes localisées, a été mise en place.

L'ouvrage dirigé par O. Galland est issu de l'une de ces enquêtes. Son objectif premier était de décrire cette population mal connue et ses modes de vie tant à l'université qu'à l'extérieur de celle-ci. Les pratiques de travail universitaire, la sociabilité étudiante, les pratiques et lieux de loisirs, le travail rémunéré et les revenus, les rapports à la famille, les modes de résidence ont donc été étudiés et constituent autant de chapitres de l'ouvrage. Mais l'ambition des auteurs était plus vaste dans la mesure où, au-delà, une double question les préoccupait : celle de l'identité étudiante, celle de l'existence et de l'unité du groupe étudiant.

L'enquête de référence a été conduite en 1992 auprès de 2 000 étudiants. Ceux-ci fréquentaient trois universités représentant chacune un type différent : un important pôle universitaire régional (Rennes), une petite université de province (Besançon), une grosse université parisienne (Nanterre). L'échantillon constitué n'est pas un échantillon d'individus mais un échantillon de TD respectant dans chaque université pour chaque année d'études la répartition des effectifs par discipline dans la population des inscrits. Toutes les disciplines universitaires sont représentées sauf la médecine et la pharmacie, sans que les auteurs ne s'expliquent sur cette lacune. La structure de l'échantillon obtenu semble assez satisfaisante du point de vue des principales variables socio-démographiques, à une importante exception près : le pourcentage de garçons montre un déficit de 10 % par rapport aux statis-