Le présent ouvrage est consacré à la littérature de l'Europe occidentale au moyen âge. L'A. se propose d'étudier la genèse de l'épopée en langue vernaculaire à l'articulation des traditions orales et écrites. Conscient des écueils que comporte une entreprise aussi ambitieuse, A. Wolf tient à préciser (cf. préambule) que ses travaux, loin d'être exhaustifs ou catégorisants, se voudraient une contribution à l'histoire de la littérature. S'il privilégie le domaine germanique, il ne néglige pas pour autant les manifestations littéraires de l'espace anglo-saxon et roman et place ainsi son étude dans un cadre interdisciplinaire.
Dans un premier chapitre, A. Wolf esquisse la situation à l'aube du moyen âge : d'une part, le monde latin offre à l'Europe des modèles littéraires, c'est-à-dire l'épopée d'inspiration profane (Y Enéide notamment) et surtout la Bible et les traditions hagiographiques ; d'autre part on peut supposer au stade oral l'existence de chants isolés à côté de légendes héroïques plus ou moins formées — ce que suggèrent les tout premiers textes (Widsith, Complainte de Deor, Ragnarsdrâpa). Et l'A. de constater que seul un contexte nouveau, à la fois d'ordre politique et culturel, pouvait faire naître en Europe le désir