Couverture fascicule

Michel Lauwers. — La mémoire des ancêtres, le souci des morts. Morts, rites et société au moyen âge (diocèse de Liège, XIe-XIIIe s.). Paris, Beauchesne, 1997 (Théologie historique, 103)

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Regards croisés sur l'An Mil
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Paris, Beauchesne, 1997, xx-537 pp., 2 cartes (Théologie historique, 103).

L'ouvrage de M. Lauwers est issu du remaniement partiel d'une thèse de doctorat soutenue en 1992 à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, sous le même titre mais avec un sous-

titre légèrement différent : Fonctions et usages du culte des morts dans l'Occident médiéval. L'intégration du terme de « société » à la version éditée est significative de l'optique retenue, celle d'une analyse avant tout sociale. En effet, si le travail de M. Lauwers semble s'inscrire dans une tradition maintenant ancienne d'histoire de la mort, il s'en démarque par une approche novatrice, autant par l'objet d'étude que par la méthode mise en œuvre.

La belle préface de Jacques Le Goff et la première phrase de l'introduction le rappellent : « Ce livre ne parle pas de la mort ». Il parle des morts, ce qui est bien différent, et au-delà des morts, il étudie les vivants qui tirent d'eux la vie, le nom, les biens, et finalement le pouvoir. Il s'agit donc bien d'une histoire politique et sociale, envisageant le monde seigneurial sous un angle original, celui de l'anthropologie historique, qui n'en finit pas de révéler ses richesses.

Le titre montre l'ambition de l'ouvrage, et si le sous-titre précise le terrain d'étude (diocèse de Liège, xie-xme s.), il ne doit pas cacher la large ouverture, chronologique et géographique, de la recherche. Le propos central est en effet précédé d'un long chapitre préliminaire, qui présente une synthèse aussi riche que précieuse des traditions de l'Antiquité tardive et du haut moyen âge, de saint Augustin aux Carolingiens, sur lesquelles se fondent doctrines et pratiques médiévales. D'autre part, si M. Lauwers étudie de manière précise et rigoureuse, à travers les textes essentiellement, les familles et les institutions liégeoises, il prend également largement en compte les textes fondamentaux dont l'impact se mesure à l'échelle de la chrétienté latine, tels ceux des liturgistes ou des canonistes. Le champ géographique annoncé apparaît finalement autant comme un laboratoire d'histoire générale que comme le cadre strict d'une histoire régionale. L'équilibre entre les deux dimensions est maintenu tout au long du travail, et le lecteur suit sans peine le raisonnement, guidé en outre à travers une matière dense par la clarté du discours et le support fort bienvenu de conclusions partielles.

L'ouvrage s'articule autour de deux grandes parties, globalement chronologiques, qui reprennent chacun des termes du titre. La première partie, qui porte sur La mémoire des ancêtres, xf- xif siècles, évoque tout d'abord le système de la memoria ecclésiastique, au sein de laquelle les moines bénédictins jouent un rôle essentiel.

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