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Débat autour d'un livre - Prost (Antoine). — Éducation, société et politiques. Une histoire de l'enseignement en France de 1945 à nos jours

[compte-rendu]

Année 1993 102 pp. 107-111
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NOTES CRITIQUES

Débat autour d'un livre :

PROST (Antoine). — Éducation, société et politiques. Une histoire de l'enseignement en France de 1945 à nos jours. — Paris : Le Seuil, 1992. — 232 p.

NOTE DE LA REDACTION

Historien de l'éducation au travers d'ouvrages fondamentaux dans ce domaine, Antoine PROST publie un livre nouveau intitulé « Éducation, société et politiques ». Ce recueil d'écrits constitue une précieuse histoire de l'enseignement en France de 1945 à nos jours. Il traduit non seulement la compétence de l'historien, le regard du sociologue, mais aussi l'expérience d'un homme, à différentes reprises, engagé dans la définition et la mise en œuvre des politiques d'éducation. Cette réflexion est indispensable pour comprendre les problèmes actuels de l'enseignement. Nous avons demandé à plusieurs personnalités de commenter cet important ouvrage. Jean-Louis Derouet apporte ici sa compétence de sociologue nourrie par l'histoire récente du système scolaire. Claude Durand-Prinborgne a une grande expérience des rouages de l'institution et en a fait un objet d'étude. Frédéric Gaussen analyse dans le Monde, la conjoncture de l'éducation depuis des décennies. Ces différents points de vue permettent de mieux situer l'ouvrage et d'en apprécier l'apport.

Antoine Prost est déjà l'auteur de deux monuments de l'histoire de l'éducation française. Son Histoire de l'enseignement et de l'éducation en France (A. Colin, 1970) s'arrêtait en 1967, ce qui était évidemment dommage ; son volume de Y Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France, « L'école et la famille dans une société en mutation » (1981) prolongeait cette réflexion jusqu'en 1980, mais dans une

perspective très large, plus soucieuse de dégager des tendances de longue durée que d'analyser la trame événementielle. C'est donc une excellente idée d'avoir réuni dans ce volume dix articles récents — le plus ancien est de 1982 — , qui prolongent l'analyse jusqu'à la fin des années quatre-vingt.

Ces articles constituent une série de flashes et non une étude continue ; ils n'en présentent pas moins une grande cohérence qui manifeste la continuité des préoccupations de l'historien et de l'homme d'action puisque, depuis 1981, Antoine Prost a été à la fois un savant et un politique. Il poursuit dans cet ouvrage la réflexion qu'il mène depuis plusieurs années sur la démocratisation de l'enseignement et la forme qu'elle a prise en France depuis le début du XXe siècle : l'école unique. Il a toujours exprimé des réserves par rapport à ce modèle, qui a pourtant bénéficié, dans les années soixante, d'un large consensus. Il analyse maintenant les conséquences de sa mise en application. Il a publié en 1986 une magistrale étude sur la scolarisation dans l'Orléanais, qui reste la principale étude empirique en cette matière (1). Ces articles argumentent, dans des perspectives différentes, la même thèse que l'on peut schématiser de la façon suivante. Depuis les années trente, une demande d'allongement des études existait de la part des classes moyennes. Cette demande s'adressait au primaire supérieur et non au lycée. La réforme de Carcopino, en 1941, a permis aux meilleurs élèves du primaire supérieur de rejoindre le lycée au niveau de la seconde. Il en a résulté une « démocratisation rampante », qui a échappé sur le moment aux politiques et aux sociologues. Avec le recul, ses effets paraissent cependant supérieurs à ceux du volontarisme de l'école unique. Cette dynamique se brise, en effet, au début des années soixante, lorsque se mettent en place les premières mesures qui vont conduire au collège unique. Pourquoi ? Parce que celui-ci confronte dès la sixième les enfants d'origine populaire à un enseignement de type secondaire. Rien dans leur présocialisation familiale ne les a préparés à faire face à l'abstraction des savoirs, au libéralisme de l'organisation scolaire... et ils perdent rapidement pied. Leurs chances étaient meilleures lorsqu'ils

Revue Française de Pédagogie, n° 102, janvier-février-mars 1993, 107-123 107

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