L'apprentissage autodirigé
dans la recherche
nord-américaine
Philippe Carré
La notion d'autoformation, sous ses différentes formes, fait l'objet de recherches, d'expériences et de publications aux États-Unis depuis la fin des années 60, c'est-à-dire environ vingt ans avant que, sous l'impulsion de J. Dumazedier, une publication collective signe le lancement d'un mouvement similaire en France (1). Aujourd'hui, quand une seconde livraison confirme l'« extension de l'ancrage social du mot autoformation » dans notre pays (G. Pineau, 2), l'impact des travaux fondateurs a atteint son apogée en Amérique du Nord. Le rythme des développements pratiques et théoriques dans le domaine de l'autoformation y confine à l'exponentiel, ainsi que l'atteste un ouvrage qui présente les principaux travaux des trente dernières années dans ce domaine (G. et S. Confessore, 3).
L'essor de l'autoformation
Outre-Atlantique, tout comme en Europe, cet engouement est à relier à l'évolution historique de la société globale (contraintes économiques, changements dans le travail et mutations culturelles), et participe de la critique des formes classiques de la transmission éducative en s'inscrivant dans une vaste recherche de modèles pédagogiques alternatifs. Tout comme en France, c'est dans le domaine de la formation des adultes que l'on repère les avancées les plus nombreuses, bien que l'on puisse pressentir aux États-Unis quelques signes de la pénétration des thèmes de l'autoformation en éducation initiale. Ainsi par exemple, lors de la conférence inaugurale de l'association américaine des chercheurs en éducation (AERA)
Revue Française de Pédagogie, n° 102, janvier-février-mars 1993, 17-22
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