Couverture fascicule

Charlotte A. Newman. — The Anglo-Norman Nobility in the Reign of Henri I. The Second Generation, 1988.

[compte-rendu]

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, xii-243 pp.

La première génération de la noblesse anglo- normande avait été celle qui avait mené et vécu la Conquête, et mis en place les nouvelles structures « féodales » en Angleterre sous le Conquérant et son fils aîné Guillaume Rufus. Ch. Newman se préoccupe ici du sort des héritiers de la « seconde génération», et de l'ascension des «hommes nouveaux», magnats ou serviteurs royaux de tout calibre, fami- liares ou curiales, classés selon sept critères d'analyse, pendant le règne du troisième fils, Henri Ier (1100-1135) et l'anarchie du règne d'Etienne. Elle a pu répertorier un ensemble de deux cent cinquante familles, constituant une bonne part de ce groupe social dominant, mais un plus petit nombre de ces familles et de leurs membres pouvaient être véritablement suivis, du fait des traces laissées dans les sources, selon une prosopographie efficace. Ce travail concerne spécialement les stratégies familiales et individuelles de la noblesse anglo-normande dans la première moitié du xiie s., son ascension vers la richesse et dans la hiérarchie du pouvoir par le service royal et sa rétribution en faveurs, donations et concessions.

Au cours des deux premiers chapitres, l'A. brosse un tableau des stuctures familiales et du genre de vie aristocratique sous Henri Ier. La famille apparaissait bilatérale et cognatique dans la plupart des circonstances, mais au plan successoral la transmission des fiefs et des domaines voyait se manifester une structure agnatique avec la prépondérance de la ligne masculine et l'émergence de la primogé- niture. C'était, selon le modèle européen, une famille nucléaire fondée par un mariage, où la prohibition de l'inceste jusqu'au septième degré de parenté fut réglementée par les décrets de conciles

réunis en Angleterre entre 1075 et 1127. L'armature des liens de parenté soutenait les rôles politiques, judiciaires, militaires et culturels de ces familles à la tête du corps social. L'un de leurs premiers objectifs était l'établissement des enfants par mariage, acquisition de terres, de bénéfices ecclésiastiques et le développement de réseaux d'inféo- dation. Les noms de famille commençaient à se fixer, et bien que la plupart fussent reliés à des toponymes français indiquant les terres patrimoniales, certaines familles «nouvelles» et des fils cadets formaient leurs noms selon leurs possessions anglaises, ou le prénom du père ou de parents proches précédé de « Fitz ». Parce que les mariages étaient des mariages politiques, « arrangés », et des pièces essentielles dans le jeu des stratégies de ces familles « féodales », Ch. Newman a fait ressortir la liberté relative et le statut mitigé de la femme noble dans le mariage, des veuves et des douairières, et leur pouvoir particulier dans ces temps violents. Sont montrés les rapports de la mère et des héritiers mâles ou des filles, ou ceux de la fratrie, frères et sœurs, enfants bâtards ou adoptés, et le rôle spécial et attendu de l'oncle maternel. La famille royale était l'exemple le mieux documenté, valant sans doute pour l'ensemble du groupe, sauf peut- être par l'exagération de certains de ses traits, comme celui des vingt et un enfants illégitimes identifiés (et richement établis) d'Henri Ier, et le nombre considérable des familiares.

Le développement de la Domus et de la Curia régis et d'une administration centrale avec un personnel «professionnel» fut l'un des progrès accomplis sous le règne d'Henri Ier. Familiares, curiales, officiers et serviteurs royaux anciens ou nouveaux étaient révélés par l'incidence des attestations des chartes et documents royaux. L'A. peut démontrer qu'Henri Ier s'appuya de façon croissante sur des hommes nouveaux, vassaux et clercs, appartenant à de nouvelles « familles de service ». Le patronage royal consista à redistribuer fiefs et terres confisqués ou revenus échus dans la main du roi en l'absence d'héritiers mâles. Le roi tailla aussi un certain nombre de grands fiefs dans son propre domaine, et s'interposa dans les cas d'échange entre vassaux, et des successions, en n'autorisant que la dévolution partielle d'un grand fief, attribuant le reste à de nouveaux titulaires. La concession de riches héritières ou d'héritiers en mariage constituait un moyen particulièrement efficace pour renforcer la fidélité des magnats ou favoriser l'ascension d'hommes nouveaux, et fut particulièrement utilisé par Henri Ier. Une série d'exemples significatifs montrait le succès d'un certain nombre

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