Couverture fascicule

Giuseppe Motta, éd. — Liber canonum diverso-rum sanctorum patrum sive Collectio in CLXXXIII titulos digesta summatim, 1988.

[compte-rendu]

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* , in-8°, lxviii-391 pp. («Monum. Iuris canonici. Séries B Corpus Collectionum», 7).

Comment et à quelles conditions les collections canoniques peuvent-elles permettre à l'historien, surtout l'historien de l'Église mais aussi celui des institutions et des mœurs, de prendre contact avec une époque, une région ? Autrement dit, comment peut-on, au-delà des préoccupations du rédacteur de la collection et de ses intentions de guidance, déceler la situation réelle affrontée par la collection et aussi les tendances progressistes ou conservatrices de celle-ci.

L'édition de la Collection en 183 Titres par Giuseppe Motta, bien que limitée aux incipit et explicit des quelque 1 500 canons qu'elle contient, répond, pensons-nous, à ces desiderata. Sans doute se trouve-t-on devant un cas privilégié : les trois mss (soigneusement décrits) sont originaires de la Toscane ; de plus, un abrégé, la Collection en Cinq Livres, permet de fixer un terminus ante quem (1074). Un motif supplémentaire de s'intéresser à 183 T, c'est que d'elle procède le ms. de Pistoia de

la Collection en Trois Livres, dont Motta prépare l'édition intégrale, et dans laquelle S. Kuttner a reconnu une source immédiate du Décret de Gra- tien (1 140), premier volume du Corpus Iuris Canonici en usage jusqu'en 1917.

La Collection en Cinq Livres, qui dépend de la nôtre, reproduit un canon du concile romain de 1074, absent de 183 T. On peut donc estimer, et c'est ce qui fait l'importance de notre collection, qu'elle date des premières années du règne de Grégoire VII, sinon des années qui précèdent immédiatement celui-ci. L'examen des sources utilisées et, dans une certaine mesure, du plan même de la collection, confirme cette datation. Le Décret de Burchard de Worms (dont on conserve aujourd'hui encore neuf mss en Toscane) est la source principale du rédacteur. Il a eu aussi en mains les décré- tales pseudo-isidoriennes et YHispana, mais on ne décèle aucune influence des collections dites « grégoriennes », celle en 74 Titres et celle d'Anselme de Lucques. On pourrait, certes, relever une insistance à citer les lettres de saint Grégoire le Grand (et souvent de première main) mais le volume de ces citations est moindre que celui des œuvres d'Augustin.

Le plan, assez lâche, se divise facilement en deux parties (un ms. en a fait deux « livres ») ; la première traite de problèmes que nous appellerions structurels : primauté, épiscopat, clergé, biens d'Église, la seconde s'occupant du quotidien de la vie chrétienne : sacrements et vie des laïcs.

Comment, sur la foi d'une édition incomplète (par incipit-explicit : une édition intégrale aurait été beaucoup trop lourde et n'apportait rien de bien nouveau), peut-on arriver à déterminer avec précision le contenu, la genèse et les tendances d'une collection ? Cela suppose plusieurs démarches, dont la technicité n'échappera à personne.

Chaque chapitre (ou canon, si l'on préfère) est identifié et le lecteur est renvoyé à l'édition critique (les omissions in textu sont signalées, les centons analysés). Ensuite, on indique les collections dans lesquelles le canon se lit textuellement ou de manière équivalente (« cf. »), que ces collections soient plus anciennes ou plus récentes que celle que l'on analyse. Mais, et c'est un point que l'on a négligé jusqu'à présent et qui a retenu tous les soins de G. Motta, on détermine, dans la mesure du possible, la collection où le compilateur a puisé le texte édité. Dans l'apparat, cette collection est marquée d'un astérisque. Ceci, sans préjudice de l'apparat critique, s'il y a lieu, et de la référence, privilégiée celle-là, à la Collection-fille, celle en

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