Couverture fascicule

Pierre Gallais. — L'imaginaire d'un romancier français de la fin du XIIe siècle. Description raisonnée, comparée et commentée de la « Continuation-Gauvain » (Première suite du « Conte du Graal » de Chrétien de Troyes), 1988/89, 4 vol. (" Faux titre ", 33, 34, 36, 39)

[compte-rendu]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 171

* , 4 vol., LXXVin-2692 pp. («Faux titre» 33, 34, 36, 39).

Les interventions d'auteur/narrateur sont un fait constant dans le roman médiéval. Quel est l'intérêt de ces interventions ? Quelle est leur signification ? Que nous apprennent-elles sur les romans où elles se trouvent ? Sur les romanciers eux-mêmes et leurs copistes ?

Pour P. Gallais tout vocable dans un roman est une intervention. Il entreprend donc l'étude du vocabulaire de la Continuation-Gauvain dans son ensemble et dans toute sa complexité. Son but est de retrouver l'imaginaire de cet anonyme auteur d'une œuvre qui devint la Première Continuation du Conte du Graal de Chrétien de Troyes.

L'introduction situe la thèse parmi les études modernes sur la Première Continuation et sur l'imaginaire des auteurs médiévaux. Le livre est divisé en deux parties de trois livres chacune. « De la forme» dans les trois premiers on passe «Au sens » dans les trois derniers.

Le premier livre est une analyse circonstanciée de la Continuation-Gauvain. Plus détaillée que celle du t. III de l'édition Roach, elle comprend les principales variantes de toutes les rédactions.

Le livre II examine tous les mss afin de démontrer la priorité et la prééminence du ms. L (Londres B. L. Additional 36614), le plus proche de l'original. Ce faisant P. Gallais fait ressortir les caractéristiques des remaniements successifs qui cherchaient à rendre le texte plus «courtois».

Le livre III est une étude de la versification — rimes, rythme, enjambement et brisure du couplet.

Le livre IV analyse les interventions d'auteur/narrateur dans la littérature narrative médiévale depuis les romans antiques jusqu'aux continuations Perceval (adresses au public, «pauses du conteur», sources, la question Bleheri, l'auteur comme narrateur : commentaires, exclamations, hyperboles, images). Le livre se termine par un examen comparatif des mêmes éléments dans la Continuation-Perceval.

Les livres V-VI passent aux mots, c'est-à-dire à ce qui révèle l'imaginaire de l'auteur anonyme. À l'aide de concordances qu'il établit lui-même ou que d'autres ont déjà préparées, P. Gallais examine tout : dans le livre V, les adverbes, verbes et adjectifs (y compris articles et nombres). Le livre VI entre dans le domaine des substantifs, avec des chapitres sur le ciel (excursus sur le «privilège mythique» de Gauvain et sur le feu), la terre — plantes, animaux et hommes, y compris la «psychologie» des personnages, définie selon les fonctions et le cadre (analyses de Gauvain et de Keu).

Trois grands acquis de cette thèse remarquable :

1° la précellence du ms. L de la Continuation-Gauvain. On apprécie les qualités tout en constatant dans les autres rédactions une « manie de changer pour changer». Très intéressantes et utiles sont les remarques des mss sortis de l'atelier Guiot. Elles seront désormais essentielles aux discussions sur les interventions Guiot dans les romans de Chrétien de Troyes et d'autres ;

2° les comparaisons avec d'autres romans en vers écrits entre 1 150 et 1250 et parfois avec les romans en prose de la première moitié du xine s. permettent des observations pénétrantes et neuves sur la production romanesque de cette époque ;

3° la méthodologie. Examiner en détail le vocabulaire d'un écrivain et celui de ses scribes se révèle très utile pour l'interprétation des romans médiévaux.

La Continuation-Gauvain n'a pas de «sens», de leçon à nous livrer, elle est plutôt une vision du monde réel et concret d'un écrivain peu courtois de la fin du xir2 s. en France.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw