Couverture fascicule

Marie Thérèse Flanagan. — Irish Society, Anglo- Norman Settlers, Angevin Kingship. Interactions in Ireland in the Late Twelfth Century, 1989.

[compte-rendu]

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, rx-350 pp.

Ce livre n'est pas une monographie traditionnelle comme le titre l'indique ; il traite de trois sujets, répartis chacun en trois chapitres parfois très détaillés et spécialisés. Ce n'est pas non plus un exposé des événements, mais une analyse de l'action réciproque des trois sujets — thème difficile qui a trait essentiellement aux conséquences de l'intervention anglaise en Irlande en 1160 et 1170. Cet événement marque le début des rapports entre les deux sociétés, lesquels se perpétuent encore de nos jours.

En deux pages (p. 1-2), l'A. démontre que l'intervention anglaise en Irlande a été interprétée très différemment dans le passé par les auteurs anglais et irlandais. En général, les historiens de la société « anglo-normande » connaissent mal la société irlandaise, et le premier mérite de ce livre est d'offrir des interprétations des deux civilisations, anglo- normande/féodale et irlandaise/non féodale. Ces interprétations sont basées sur une connaissance approfondie des sources de l'époque et de la littérature moderne. L'A. maîtrise avec aisance — ce qui est rare — le latin, l'anglo-saxon, l'irlandais, le gallois et même l' anglo-normand.

Comme nous l'avons dit, l'ouvrage n'est pas une narration des faits, mais une analyse très approfondie des problèmes. Aucune information, par ex., sur les conséquences de la réforme de l'Église irlandaise pendant le siècle qui précède l'intervention anglo-normande. L'A. traite en détail de la bulle Laudabiliter mais sans en donner le contenu général et elle ne relie pas ce document à la réforme ecclésiastique. Mêmes remarques quant aux autres sections de l'étude, ce qui veut dire que ce livre s'adresse à des spécialistes de l'histoire de l'Irlande, non seulement dans la deuxième moitié du xne s., mais aussi aux siècles précédents. Ces spécialistes sauront tirer profit du travail de M. Th. Flanagan, qui amorce une nouvelle interprétation de l'événement généralement appelé «la conquête normande» de l'Irlande. (Je vois, non sans satisfaction, que le terme d'« intervention», et non de «conquête», que j'emploie dans Ireland im Mittel- alter, 1983, ou Médiéval Ireland. The Enduring Tradition, 1988, est utilisé aussi par l'A., de même que le terme d'« Anglais » au lieu de ceux d'« Anglo- Normands» ou de « Cambro-Normands ».) Ainsi l'A. permet-elle à ses lecteurs anglais d'étudier de manière approfondie la société irlandaise complexe avant l'arrivée des Anglais, et à ses lecteurs irlandais d'examiner plus attentivement ce qui marque le renouveau de la société irlandaise dès l'époque des compilations de textes juridiques au viiie s.

D'emblée, l'A. annonce qu'elle n'offre pas de sources nouvelles, mais de nouvelles interprétations des sources connues depuis longtemps et, à mon avis, jamais lues avec une telle attention. Le plus impressionnant est la manière dont l'A. traite les sources anglaises « de l'intérieur » et de « l'extérieur», pour ainsi dire. M. Th. Flanagan explique les documents concernant les guerres irlandaises, les négociations, les traités en les replaçant dans leur contexte, et ce sont là les plus belles pages du livre. Elle montre très bien comment au xiie s. on a traité les points essentiels de la féodalité d'une

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