Couverture fascicule

Edith Ennen. — The Medieval Woman, 1989.

[compte-rendu]

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. La traduction anglaise a étrangement mis le titre au singulier. La présentation matérielle du livre est austère : couverture noire et lettres d'or. Les 282 pages de texte comportent peu de notes ; la lecture, sévère, est scandée par quelques titres de paragraphe. L'œil trouve son oasis dans le petit cahier de reproductions en papier glacé au centre du livre. La bibliographie est abondante ; les titres en allemand écrasent le reste de la production dans les autres langues européennes. Un index de 12 pages regroupe les noms d'auteurs, personnes, lieux cités et matières traitées.

Tous les médiévistes connaissent et apprécient les travaux d'E. Ennen, notamment sur les villes médiévales. Son ambition est ici beaucoup plus ample : évoquer sous tous ses aspects la situation de la moitié de l'humanité dans l'espace européen pendant mille ans. L'entreprise était d'autant plus vaste et difficile que l'A. voulait « échapper à l'accusation de ne s'occuper que de quelques grandes dames» (p. 75), rappelait que les sources étaient très inégalement réparties dans le temps et l'espace et que les généralisations étaient dangereuses. E. E. a choisi le seul plan possible : le plan chronologique. Sans surprise, elle distingue un haut moyen âge (500-1050), un moyen âge central jusqu'en 1250, et un bas moyen âge. L'introduction de quelque 20 pages, brosse à grands traits l'histoire de ces mille ans. L'inégalité de traitement de chaque période reflète l'inégale densité de la documentation et l'intérêt de l'A. Les cinq siècles et demi du haut moyen âge ont droit à 72 pages. Les deux suivants à 51 pages. Les deux et demi

vants à 1 19 pages. Ce qui surprend plus le lecteur est l'aspect squelettique de la table des matières réduite à ce seul découpage en trois parties. Le lecteur qui veut chercher quelque chose de plus précis sera peu aidé par l'index. Un exemple : le profane peut se demander si la femme au moyen âge a possédé quelque droit politique : il trouvera cette rubrique à l'index qui le renverra à la p. 222 où l'A. signale que les femmes sont privées de droits politiques. En réalité, le problème est posé beaucoup plus souvent, notamment dans l'étude des gouvernements urbains. À défaut donc d'une table des matières assez précise et d'un index rigoureux, il faut feuilleter le livre pour en découvrir l'économie. Heureusement on est aidé par les têtes de chapitre. Suivons leur ordre. Première partie : La situation des femmes dans les tribus germaniques ; La conception chrétienne du mariage et le droit canon ; Des épouses des rois mérovingiens aux consors regni des Ottoniens et des Saliens ; Femmes de la haute noblesse dans le siècle et dans les fondations religieuses ; Servantes et femmes de serfs. Deuxième partie : Conséquences pour les femmes de la vie urbaine et du développement du droit de la famille ; Femmes dans le monde chevaleresque. Troisième partie : Cadre général et juridique ; Les religieuses ; Les femmes dans la société urbaine, Lubeck, Hambourg, Cologne, Paris, Neuss, Bonn, Gand, Francfort, Trêves, Hall, Regensbourg, Strasbourg ; La situation italienne ; Les femmes dans le monde politique ; Les paysannes. La conclusion porte en sous-titre : Constantes et variables et la continuité dans le changement.

La reconstitution par le lecteur du canevas qui a guidé l'A. rend très sensible les qualités et les limites de l'œuvre. Vu l'immensité du champ, E. E. avait parfaitement le droit de placer l'épicentre de sa réflexion sur son propre terrain, la Germanie occidentale très urbanisée. Espagne, France, Angleterre, Scandinavie sont à peu près absentes. Spécialiste d'histoire des villes, l'A. rend grand service en faisant le point de la recherche sur la condition féminine dans ces cités qu'elle connaît si bien. On trouve là de précieuses monographies : place des femmes dans les coutumes locales, l'exercice des métiers, politique des mariages. On y vérifie l'extrême variété des conditions d'une ville à l'autre : Cologne exceptionnellement libérale force l'étonnement. L'intérêt et la qualité de ces analyses sont évidents. Sont en revanche plus gênants certaines lacunes et certains partis pris.

On aura remarqué que les paysannes n'apparaissent pas au moyen âge central, époque où le

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