Couverture fascicule

André Bazzana, Patrice Cressier et Pierre Guichard. — Les châteaux ruraux d'Al-Andalus. Histoire et Archéologie des Husūn du Sud-Est de l'Espagne, 1988.

[compte-rendu]

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COMPTES RENDUS

, 326 pp., 153 fig. («Publ. Casa de Velâzquez». Sér. Archéol., 11).

La recherche dont l'ouvrage objet de ce compte rendu nous fait connaître les modalités et les résultats a eu pour point de départ une problématique et elle a exigé la mise au point d'une méthode. La présence dans ce qui fut l'Espagne musulmane de nombreux vestiges de « châteaux » ruraux, les mentions de tels édifices (sous les noms de hisn/husûn dans les sources arabes et de castrum/ castra dans les textes chrétiens) ont inspiré la première. En effet, situés très souvent à l'écart des principaux itinéraires, il n'apparaissait pas évident que les husùn eussent eu un rôle purement ou principalement militaire. On pouvait se demander s'ils ne témoignaient pas d'une structure du peuplement analogue à l'« encastellement » dont l'Europe chrétienne n'aurait donc pas eu le monopole. La méthode a consisté en deux approches : topographique et archéologique d'une part, textuelle de l'autre. Les informations obtenues grâce aux études de terrain fondées sur l'interprétation des cartes hypsométriques et des photographies aériennes, l'examen des restes architecturaux et du matériel céramique ramassé en surface ont été confrontés aux données fournies par la littérature arabe de type géographique et historique et par les sources chrétiennes contemporaines de la reconquête.

L'ouvrage comprend cinq parties. La problématique est présentée dans la première (I. « Un problème historique et archéologique : le château dans al-Andalus »). Dans les deux suivantes les AA. s'attachent à préciser les apports et les limites d'une documentation écrite dont ils se sont efforcés de dissiper les ambiguïtés et les apparentes contradictions afin de savoir ce qu'il fallait entendre par hisn

(II. « Les textes et leur vocabulaire »). Des études de terrain leur ont permis d'en préciser la notion (III. « Les données du terrain : diversité morphologique mais cohérence fonctionnelle»). S'ils n'excluent pas l'hypothèse d'une utilisation éventuelle du hisn comme relais d'un pouvoir étatique, l'archéologie ainsi que les textes les autorisent à affirmer que le château musulman n'était pas le siège d'une autorité de nature « féodale » ou « seigneuriale ». Il apparaît «étroitement lié aux besoins d'une communauté locale d'habitants ... résidant sur un territoire castrai», parsemé d'habitats ouverts : les qurâ (sing. qariya, qui a donné le castillan alqueria).

La quatrième partie, de caractère monographique, est consacrée au cas particulier d'un « château » de peuplement qui offre « tous les aspects fonctionnels d'un hisn médiéval andalou » (IV. « Un hisn valen- cien : Uxô). On constate ici, grâce à des fouilles partielles complétant la prospection de surface, la réunion sur un même vaste site de structures cas- trales et de structures d'habitat. Le hisn d'Uxô était aussi, comme le montrent les textes historiques, le centre et l'ultime réduit de défense d'un territoire qui portait son nom et dont la population était répartie entre des qurâ/ alquerias.

L'analyse des phénomènes observés au long de l'enquête a abouti au «modèle» d'«une organisation de l'espace en petits territoires centrés sur le hisn, au moins pour certaines zones d'al-Andalus ». Ce modèle est affiné dans la dernière partie (V. « Hisn, territoire et communauté castrale »). À partir de plusieurs «études de cas», pris dans des régions différentes du sud-est de l'Espagne musulmane, le «lien structurel entre le site castrai et le peuplement d'une région déterminée » ainsi que la stabilité à travers le temps des territoires castraux sont mis en évidence. En s 'appuyant sur le Llibre dels Feyts de Jacques Ier d'Aragon, conquérant de Valence, les AA. soulignent «la forte personnalité collective» des communautés castrales dont un conseil de notables, la djamiïa (aljama dans les sources chrétiennes) dirigeait les affaires. Ce sont

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