, 230 pp. («Bibl. Cultura moderna», 989).

Piémontais d'origine, formé à l'école turinoise, Rinaldo Comba s'est consacré depuis des années à une étude approfondie des structures sociales du Piémont au moyen âge. L'ouvrage, publié par l'éditeur Laterza dans la collection «Biblioteca di

Cultura moderna» (n° 989) reprend un certain nombre de travaux antérieurs de l'A., qu'il a cru bon d'adapter et qu'il a complétés par de nouvelles études.

S'écartant radicalement des travaux de l'ancienne école socio-juridique, Rinaldo Comba s'est penché sur le sort de ceux qui ont été les acteurs profonds de l'histoire piémontaise entre le XIe et le XVe s. Le plan de l'ouvrage est révélateur de l'influence qu'il a subie, venue de l'école historiographique française : dans un premier temps, il s'est attaché à décrire le paysage rural (peuplement et habitat, importance de l'influence cistercienne, restructuration à la fin du xm* s.), puis il en vient aux problèmes démographiques, avant de décrire pour terminer la production artisanale (textile, céramique, travail du bois).

La documentation, dont a profité l'A., le porte à privilégier les siècles du bas moyen âge, notamment pour les questions démographiques ou le développement de l'industrie textile, où il s'est particulièrement intéressé à l'insertion du travail artisanal dans les campagnes. L'exemple de la soie, qu'il analyse en profondeur pour l'agglomération de Racconigi, nous porte malheureusement au

XVe S.

Il n'en reste pas moins que sur les siècles qui concernent particulièrement l'époque romane, l'A. apporte un ensemble d'informations de premier ordre. Reprenant les travaux d'A. Settia sur l'in- castellamento, il montre comment les châteaux ont contribué dès le xe s. à fixer la population et à introduire des formes diverses d'habitat. Mais surtout il analyse l'influence que les granges cisterciennes ont tenue tant dans une répartition nouvelle de l'habitat à partir du xn* s., par les défrichements entrepris, que dans les relations économiques créées par leur fondation et leur insertion dans les circuits commerciaux. L'A. ne manque pas d'ailleurs de se référer dans ses analyses aux exemples similaires en Lombardie. La part prise par les monastères dans les relations ville-campagne, si importantes en Italie, vient en contre-point heureux du chapitre II de la première partie.

Les données produites par ailleurs par l'A. sur l'alimentation animale sont non moins précieuses et neuves. Le lent déclin des glands au profit de feuillages, grâce à l'amélioration des techniques de conservation, est un aspect fort important de l'ouvrage. Rinaldo Comba ne manque pas de souligner le rôle que l'arbre fourrager ne cesse de remplir jusqu'à la fin du moyen âge.