Couverture fascicule

Joan Tasker Grimbert. — « Yvain » dans le miroir, une poétique de la réflexion dans le « Chevalier au lion» de Chrétien de Troyes. Amsterdam, Benjamins, 1988.

[compte-rendu]

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Amsterdam/Philadelphie, Benjamins, 1988, xi-226 pp. (« Purdue Univers. Monogr. in Romance Lang. », 25).

Après P. Haidu et D.H. Green qui montraient comment les romanciers médiévaux, grâce à l'ironie, laissaient percer des doutes sur un idéal, tout en faisant semblant de l'exalter, J.T.G. s'attache plus à l'ambiguïté qu'à l'ironie. «L'ironie toute seule ne rend pas suffisamment compte chez Chrétien de ce miroitement constant qui intrigue tout lecteur, de cette tension qui refuse les certitudes. L'ambiguïté, à la différence de l'ironie, fait réfléchir le lecteur tout au long de son parcours et le laisse songeur une fois le livre fermé » (p. 5). L'importance accordée à la réflexion explique le titre : « Yvain » dans le miroir. J.T.G. se propose d'analyser la poétique de la réflexion chez Chrétien, afin de voir comment le fonctionnement de l'ambiguïté livre le sens de l'œuvre.

Le second chapitre examine le prologue et la scène d'ouverture afin d'étudier la mise en place d'éléments structuraux et thématiques. Dès le début, Chrétien ébranle la façade du monde courtois : le roi Arthur fait preuve d'un manque de courtoisie en allant se reposer dans sa chambre ; l'importance donnée à la querelle entre Keu, Yvain et Calogrenant met en cause la prouesse et la courtoisie. Le geste de Calogrenant, seul à se lever à l'entrée de la reine, paraît automatique et superficiel. Un chevalier raconte l'histoire «non de s'annor mes de sa honte». La querelle est un élément structurant de premier ordre ; elle sert à motiver le comportement d'Yvain et elle constitue une première critique verbale de la cour d'Arthur. D'autre part, vu que Calogrenant se fait narrateur pour raconter une histoire aux autres personnages redevenus auditeurs, puisque le narrateur partage ses fonctions avec d'autres actants du récit, on est en droit de s'interroger sur la confiance à lui accorder : nous gui- dera-t-il toujours ? ou nous égarera-t-il ? «Comme les dires du narrateur font partie intégrante de la structure adversative, c'est à nous seuls de trouver, en réfléchissant, notre chemin dans une structure labyrinthique » (p. 34).

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