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Hugh Field, éd. — Ramon Vidal de Besalu, Obra poètica. Barcelone, Curial, 1989, 2 vol., 287 et 295 pp. (" Autors catalans antics ", 7 et 8)

[compte-rendu]

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Barcelone, Curial, 1989, 2 vol., 287 et 295 pp. («Autors catalans antics», 7 et 8).

La publication de l'œuvre complète d'un poète médiéval, surtout s'il est question d'un auteur de

l'envergure de Raimon Vidal et encore plus s'il s'agit de textes très rarement publiés et difficilement accessibles, est sans doute un événement important, qui exige — de la part des médiévistes, plus particulièrement des provençalistes — une considération spéciale. Comme poète lyrique, Raimon Vidal — on le sait bien — n'est certainement pas un grand poète, et les deux pièces que le chansonnier C (ms. fr. 856 de la Bibliothèque Nationale de Paris) lui reconnaît — à juste titre, comme j'ai essayé de le démontrer ailleurs — aussi bien que les fragments que lui-même s'attribue dans le Judici d'amor ne peuvent pas être retenus comme des chefs-d'œuvre de la poésie des troubadours. Mais il était un bon narrateur et un grammairien respectable : ses nouvelles (novas) se placent parmi les très rares épreuves que la littérature occitane médiévale nous ait léguées dans le genre narratif, et son petit traité de grammaire Las Razos de Tro- bar — le premier dédié à une langue romane — revêt un intérêt particulier non seulement pour sa priorité chronologique mais encore pour sa valeur documentaire et pour les informations qu'il nous donne sur les «fautes» qu'auraient commises les troubadours, même les plus illustres, de sa génération et des générations précédentes. Malgré cela, aucune des pièces que la tradition lui assigne n'a été l'objet d'une édition critique, sauf le Judici d'Amor, publié par Cornicelius en 1888 (mais sur la base de quatre manuscrits, les seuls connus à l'époque) ; les autres sont plutôt des lectures interprétatives faites sur la base du témoin unique qui nous les a transmises ou tout au plus des éditions synoptiques des deux branches qui constituent la tradition respective. Et cela, bien entendu, alors qu'il aurait sûrement eu la possibilité, pour certaines de ses œuvres, de procurer une édition vraiment critique.

Malheureusement — il faut le dire tout de suite — l'édition procurée par H. Field n'est pas encore l'édition critique qu'on pouvait attendre : d'une part, elle n'est pas complète parce qu'elle ne comprend pas les deux pièces lyriques (Entre- 1 taur el doble signe et Belh m'es quan l'erba reverdis, P.-C. 402, 2-3) que le ms. Clui attribue — et l'attribution à Raimon Vidal est bien possible et même très probable, vu que l'adjudication à Arnaut Daniel d'Entrel taur par le fragment ^ (= K de Zufferey) est dépourvue de toute crédibilité, et que celle de Belh m'es à Arnaut de Tintinhac par le chansonnier E est bien moins digne de foi que celle de C ; d'autre part (je me réfère maintenant à l'édition du Judici d'Amor), elle ne s'écarte pas de la tendance, désormais généralisée, à ne pas

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