Couverture fascicule

Michel Sot. — Un historien et son Église au Xe s. : Flodoard de Reims. Paris, Fayard, 1993.

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Comptes Rendus
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Paris, Fayard, 1993, 832 pp., fig., plans, cartes.

Flodoard de Reims compte parmi les historiens les plus importants du moyen âge. Le fameux archiviste de l'Église de Reims ne se contentait pas de copier et d'intégrer dans ses œuvres historiogra- phiques, comme on le faisait couramment, les auteurs précédents, mais il profitait en plus des fonds d'archives qui lui avaient été confiés : chartes, lettres, témoignages donc les plus directs et les plus objectifs du passé. Aujourd'hui, nous ne connaissons certains de ces documents qu'à travers l'œuvre de Flodoard, ce qui rend ses écrits encore plus précieux. Dans le cas où ces documents existent encore sous forme de copies, on a la chance de pouvoir comparer le texte complet avec le résumé de Flodoard, ce qui permet d'appréhender la technique et la méthode historiographiques de l'auteur. Dans l'édition de VHistoria Remensis Ecclesiae de J. Heller et de G. Waitz, dans la série Scriptores des Monumenta Germaniae Historica (1881), qui est toujours utilisée, on ne tient pas compte de ces faits. La typographie ne suffit pas et conduit souvent le lecteur dans une fausse direction. Il faut attendre la nouvelle édition de Martina Stratmann, qui fera reposer sur une base plus solide la discussion concernant le rôle de Flodoard,

menée déjà depuis longtemps et intensifiée depuis le livre de J. Dévisse sur l'archevêque Hincmar de Reims (845-882). De même, l'édition des Annales de Flodoard (916-966) de Ph. Lauer («Collection de textes», 1905) ne suffit plus aux exigences modernes. En ce qui concerne l'œuvre hagiographique de Flodoard et son poème historique De Christi triumphis, P. Chr. Jacobsen en a déjà annoncé, en 1978, une édition nouvelle pour remplacer les éditions précédentes et vieillies de J. Mabillon (1672) et de J. P. Migne (1854).

M. Sot consacre son volumineux ouvrage à la fois à l'Église de Reims et à l'historien Flodoard. On y trouve pour ainsi dire une histoire de la France et de sa métropole ecclésiastique et culturelle, vue dans la perspective de Flodoard et reflétée dans son œuvre historiographique. L'A. procède ainsi pour mieux saisir la personnalité de l'historiographe. Ainsi chaque chapitre concernant les évêques qui, du temps de Flodoard, ont détenu la chaire épisco- pale de Reims, à savoir Foulques (883-900), Hervé (931-961), Séulf (922-925), Hugo (925-962) et Artaud (931-961), se termine sur des explications tout aussi développées concernant Flodoard, historien de tel ou tel évêque. Ce procédé implique certaines répétitions. Dans la plupart des cas, la première partie de ces chapitres correspond plus ou moins à une représentation commentée en français du texte latin de Flodoard. Les passages les plus importants se retrouvent en notes dans la langue originale. Le livre confronte le lecteur à une quantité de détails ; si l'on veut s'informer sur l'histoire de la France, on apprend beaucoup, si l'on s'intéresse davantage à l'historiographie de Flodoard, on peut bien sûr sauter certaines pages du livre.

L'ouvrage débute par la géographie politique et ecclésiastique sous les Mérovingiens, suivie par un chapitre sur la vie culturelle à Reims, notamment depuis l'archevêque Hincmar. Dans ce contexte, l'A. rassemble les informations concernant la vie de Flodoard, et ce surtout à partir de ses propres œuvres. On ne sait pas grand-chose de lui : on ne connaît ni l'année de sa naissance, ni celle de sa mort ; on ne peut que soupçonner qu'il a été formé à la fameuse école cathédrale de Reims, et sous l'épiscopat de Fulco et — d'après certaines allusions — qu'il a été protégé par le successeur de Fulco, l'archevêque Hervé, qui l'a nommé chanoine et archiviste de Reims. Les arguments à l'appui desquels l'A. prouve que Flodoard a soutenu Hugo dans le schisme de Reims entre Hugo et Artaud me semblent trop faibles.

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