Couverture fascicule

Jean-Claude Delclos et Michel Quereuil, trad. — Gautier d'Arras : « Me et Galeron ». Paris, Champion, 1993 (" Trad. C.F.M.A. ", 51)

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Comptes Rendus
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Paris, Champion, 1993, xxm-135 pp. («Trad. C.F.M.A.», 51).

Cette traduction du roman le plus connu de Gautier d'Arras, auteur encore déprécié malgré son originalité certaine et l'importance historique que lui confère sa rivalité avec Chrétien de Troyes, peut être saluée comme un événement de bon augure. Les deux traducteurs ont fourni un texte bien lisible et qui invite à la lecture, sans toutefois colmater certaines difficultés, inhérentes à l'histoire textuelle. On sait qu'il n'existe pas moins de quatre versions, les deux éditions plus anciennes

curées par E. Loseth (Paris, 1890) et Wendelin Foerster (Halle, 1891) étant basées sur le manuscrit de Paris (P, B.N. fr. 375), alors que Frederick A. G. Cowper (Paris, 1956) avait choisi le manuscrit Wollaton Hall (W) pour l'édition critique du roman dans la «Société des anciens textes français» en 1956 ; pour l'édition la plus récente dans les «Classiques Français du Moyen Âge», Yves Lefèvre (Paris, 1958) s'est basé sur le manuscrit de Paris en le complétant par celui de Wollaton Hall.

C'est cette dernière édition qui a été choisie par les traducteurs. Bien que ce choix ne soit pas discuté, la traduction tient compte des variantes les plus importantes et se réfère volontiers aux suggestions données par Loseth et surtout par Foerster. Dans un certain nombre de passages qui font problème dans l'édition de Lefèvre, on va jusqu'à proposer des rectifications possibles dans des notes en bas de page. Les corrections faites méritent par ailleurs un examen sérieux. Il résulte de ce procédé critique un texte « intelligent » qui contribue à mettre en évidence les aspects problématiques du sens du roman, aspects dus à certaines ambiguïtés inhérentes à la tradition textuelle. L'ouvrage acquiert de ce fait une valeur certaine dans le domaine des recherches récentes sur Gautier d'Arras et peut, malgré le désir légitime de vulgarisation, être apprécié comme une contribution non négligeable à une compréhension plus adéquate du roman de l'auteur.

Vu cet aspect «sérieux» de la traduction, on doit s'étonner du ton relâché et de la tendance populaire d'une présentation qui risque de laisser le lecteur curieux sur sa faim, qu'il s'agisse de comprendre l'importance de ce second roman de Gautier d'Arras ou d'évaluer sa contribution littéraire. C'est donc surtout en comparaison avec la réussite de la traduction que l'introduction semble appeler quelques réserves. Les traducteurs se contentent en effet de débrouiller le tissu psychologique de la trame romanesque, en mettant — après Anthime Fourrier — l'accent sur les aspects «réalistes» de la psychologie amoureuse. Ils soulignent avec raison l'élévation morale des caractères et le rapport nécessaire qui lie l'amour au mariage et le mariage à l'amour, sans relever pour autant l'importance historique de cette thèse. La seule inconséquence grave qui viendrait troubler la logique apparente de l'action aurait d'ailleurs trait au rôle du pape jouant à l'entremetteur peu scrupuleux entre le protagoniste et Ganor, la fille de l'empereur. (XTV) Les traducteurs semblent avoir décidé de ne souffler mot du rôle original accordé à Galeron et des problèmes résultant de la conjugai-

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