Couverture fascicule

André Crépin. — Deux mille ans de langue anglaise. Paris, Nathan,. 1994

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Comptes Rendus
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Paris, Nathan, 1994, 192 pp., fig., carte («Nathan-Université. Série linguistique »).

André Crépin nous donne avec ce manuel une présentation des faits que doit connaître l'apprenti médiéviste qui se penche sur les textes anglais en langue vernaculaire. C'est en effet sur l'histoire médiévale de l'anglais que se concentre l'essentiel du livre. Le titre, quelque peu hyperbolique s'agis- sant de l'anglais proprement dit, recouvre néanmoins l'exposé de faits linguistiques qui s'étendent bien sur deux mille ans, y compris le passage de l'indo-européen au germanique commun. Ceci a l'avantage pour le linguiste de faire passer l'idée que c'est toujours une même langue qui se parle et se transforme de manière continue mais laisse subsister des traces d'un état parfois fort ancien qui font le régal du linguiste.

Le chapitre 1 introduit les outils linguistiques phonétiques et graphiques, les différents types de transcription, les diacritiques tels que le tilde, le macron, etc. Mais la notion même de diacritique, non introduite ici, devra être exposée au fil du texte p. 48, puis p. 92. Il aurait mieux valu l'introduire dès le chapitre 1. Autres définitions introduites au fil du texte, celles de calque et d'emprunt (p. 62 seulement), de koiné (p. 91), ou d'isoglosse (p. 92), ce qui, au fond, ne serait pas gênant si au moins le chapitre 1 ou un glossaire final permettait par un renvoi de mieux s'y retrouver.

Ce sont aussi des phénomènes linguistiques tels que la loi du moindre effort et l'assimilation qui sont dès l'abord expliqués et illustrés clairement. Mais là encore, le phénomène de dissimilation n'est pas exposé, alors même qu'il va se révéler nécessaire dès la p. 30. Et l'épenthèse dont le principe est

exposé p. 17 (*thunor>thunder) n'aurait rien perdu à être mentionnée par son nom, le terme n'ayant rien de plus difficile que celui de dissimilation.

Dans un ouvrage linguistique où sont employés des symboles, il est souvent difficile lors d'une première édition d'éviter toute erreur. Il y en a quelques-unes de gênantes dans ce manuel. Le cercle souscrit est présenté p. 11, 12, 33 comme le symbole de la syllabicité («indiquant la qualité voca- lique de certaines consonnes, les résonantes»), comme dans people, noté à tort ['pi :pl] alors que c'est celui du dévoisement (comme dans le français peuple, qui se note [pœpl], et que la syllabicité se note par un petit trait vertical souscrit : people [pi :pj]). Une précision supplémentaire s'impose aussi p. 16, lorsqu'il est indiqué que le phonème /r/ de l'anglais est réalisé comme une approxi- mante, notée [\] en transcription phonétique ; il aurait fallu préciser que cette notation correspond à la prononciation américaine et que c'est la notation [j] qui correspond à la prononciation britannique. De menues corrections sont encore à faire p. 17 : [ ?axtun] en [ ?axtoij] ; et il faut inverser l'ordre des adjectifs dans : «l'affaiblissement des fricatives sonores en sourdes », pour lire : « l'affaiblissement des fricatives sourdes en sonores» ; p. 18 : corriger [ant'vorteta] en [ant'vortata], et [na :xt] est noté avec un allongement discutable ; p. 34 : corriger ['eksitjuit] en ['eksikjuit] ; p. 114 : corriger ['se :] en ['se :] dans la colonne Chaucer ; p. 174 : corriger la deuxième occurrence de « Chapitre 16» en «Chapitre 19» dans la bibliographie. Et la métanalyse de an orange (« emprunt à l'arabe naranj») n'est pas inverse mais bien parallèle à celle de an apron (emprunt au français napperon) (p. 76).

De manière générale, les transcriptions phonétiques qui sont données de l'anglais contemporain ne suivent pas les conventions de la référence en la matière, le dictionnaire de J. Wells, Longman Pro- nunciation Dictionary, 1990, pourtant cité dans la bibliographie. C'est dommage, parce que c'est susceptible de rebuter l'étudiant qui a ainsi affaire à des conventions transcriptionnelles différentes dans les divers manuels qu'il utilise.

Quant à la transcription des textes vieil-anglais, on connaît déjà le parti pris iconoclaste de l'auteur qui transcrit le thorn et le eth par

<th>

, le ash par

<ae>

plutôt que

<ae>

. Les ordinateurs actuels permettent pourtant de former toutes sortes de caractères spéciaux très facilement. Mais s'il est vrai que les spécialistes sont déroutés, il est assez

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