Couverture fascicule

Françoise Callerot, Jean Christophe, Marie-Imelda Huille et Paul Verdeyen, introd. trad. — Bernard de Clairvaux. « L'amour de Dieu ». « La grâce et le libre arbitre ». Paris, Cerf, 1993 (" Sources chrétiennes ", 393 ; " Oeuvres complètes de Bernard de Clairvaux ", XXIX)

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Comptes Rendus
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Paris, Cerf, 1993, 389pp. («Sources chrétiennes», 393 ; « Œuvres complètes de Bernard de Clairvaux », XXIX).

Le volume s'ouvre par un avant-propos (p. 7) qui précise la part prise, dans la réalisation de ce volume, par chacun des quatre « auteurs » mentionnés sur la page de titre. Y sont également cités Jean Figuet et Guy Lobrichon pour leurs compléments à l'annotation.

Suit (p. 9-10) une «Note sur l'édition des œuvres complètes de Bernard de Clairvaux». Le texte de base est celui de l'édition critique parue à Rome, aux Éditions cisterciennes, de 1957 à 1977, mais tel qu'il a été informatiquement saisi par le Centre de traitement électronique des documents de Louvain- la-Neuve, et amendé par l'intégration de plusieurs séries de corrections. L'apparat critique n'est pas reproduit ; les variantes notables sont éventuellement signalées. L'apparat biblique a été établi sur des bases nouvelles.

Page 1 1 est donné le programme d'édition de l'ensemble des œuvres de Bernard dans la collection « Sources chrétiennes ».

La liste alphabétique des « Sigles et abréviations » utilisés, y compris ceux des ouvrages de référence, occupe les pages 12 à 19.

Une introduction substantielle du P. Verdeyen, s.J. (p. 23-54), précède le texte et la traduction parallèle (p. 57-165) du premier des deux traités, L'amour de Dieu. Des faits et gestes du dédicataire Aimeric (f 1141), cardinal-diacre et chancelier de l'Église romaine à partir de 1123, et de son rôle dans le schisme d'Anaclet (1130-1138), on peut déduire la date de la dernière rédaction de l'œuvre et dire que « le traité L'Amour de Dieu a probablement été écrit entre 1132 et 1135» (p. 27). Après un plan très détaillé de l'ouvrage (p. 30), une analyse claire et intelligente dégage « les grands thèmes de la spiritualité bernardine », montre son originalité, et signale des traces de son influence jusqu'à nos jours ; une bibliographie choisie termine cette introduction.

La sœur Françoise Callerot a pris entièrement en charge le second traité : La grâce et le libre arbitre (p. 167-361). Son ample introduction (p. 169-237) rappelle d'abord l'orientation spécifiquement « monastique » de la théologie de Bernard, présente

une esquisse de l'hérésie pélagienne, précise la position de l'abbé de Clairvaux par rapport à la doctrine augustinienne, et, après un «schéma» qui met en lumière l'architecture de l'œuvre (p. 181), en explicite toute la richesse doctrinale et tout l'intérêt à la fois spirituel et psychologique. — Dédié à l'abbé Guillaume de Saint-Thierry, le livre aurait été composé un peu avant 1 128, si l'on en croit une lettre (de cette date) où Bernard propose au chancelier Aimeric de lui envoyer son libellum sur la grâce et le libre arbitre qu'il a récemment publié. — La liste des corrections à apporter au texte latin de base est donnée p. 234, et suivie de la bibliographie p. 235-236.

Le volume se termine par deux séries séparées, une pour chacun des deux traités, de trois index : biblique, des personnes et thématique. Ce dernier, très élaboré, rendra service tant aux personnes en quête de sujets de méditations qu'aux étudiants en mal de thèse.

Un effort considérable a été fait ici pour éclairer la signification et montrer l'importance des modifications apportées, consciemment ou non, par Bernard dans les citations qu'il fait de l'Écriture. On se doutait bien que ses lectures patristiques et sa longue pratique des textes liturgiques ne pouvaient manquer d'influencer ses réminiscences scriptu- raires, mais, grâce au travail minutieux de Jean Figuet, on découvre le grand intérêt non seulement stylistique, mais souvent aussi doctrinal d'une étude approfondie de ces changements apparemment minimes. Qu'on prenne la peine de lire attentivement des notes comme celles des pages 262 (note 2), 274, 336, etc., pour se rendre compte du travail fourni et du champ de recherches qu'il ouvre aux études bernardines.

Une fois de plus, la qualité du contenu et la présentation soignée de ce volume font grandement honneur à la collection « Sources chrétiennes ».

Henri Rochais.