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Richard Hamann-Mac Lean et Ise Schüssler. — Die Kathedrale von Reims. I : Architektur Stuttgart, Steiner, 1993.

[compte-rendu]

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Richard Hamann-Mac Lean et Ise Schussler. — Die Kathedrale von Reims. I : Architektur. Stuttgart, Steiner, 1993, 376 pp., 75 fig., 482 ill., 170 h.-t.

Richard Hamann-Mac Lean raconte, au début de son ouvrage, qu'il a pris ses premières photographies de sculptures de la cathédrale de Reims en 1927, quand il était étudiant, et que ce sont ses recherches sur les rapports de l'art rémois du xme s. avec des œuvres germaniques qui l'ont conduit à s'interroger sur la chronologie de la construction de la cathédrale. Son ouvrage constitue donc le fruit d'une vie de travaux, dont la première partie sur l'architecture a paru et la seconde sur la sculpture, en cinq volumes, est annoncée.

Pour comprendre l'étude architecturale, il faut se souvenir que l'A. est parti de la sculpture et que celle-ci demeure son souci majeur, et aussi qu'il était déjà parvenu à ses conclusions sur l'histoire de la cathédrale en 1965, dans le Gedenkschrift Ernst G ail. En d'autres termes, l'analyse de la construction est faite pour répondre à la chronologie de la sculpture, telle que la conçoit l'A., et les travaux publiés depuis trente ans par d'autres érudits n'ont pas altéré son point de vue sur la progression du chantier gothique. Il ne faut donc pas s'étonner que la sculpture tienne une grande place dans cette partie qui ne lui est pas dédiée et il ne faut pas s'attendre à une étude critique des travaux récents. Il est certain que, pour les spécialistes actuels, le texte de ce livre paraîtra dépassé. Pourtant il présente un grand intérêt, dans la démarche même de R. Hamann-Mac Lean et dans le nombre d'observations qu'il contient.

La méthode de l'A. repose sur un postulat, qu'il exprime clairement p. 337 : dès le début du chantier de la cathédrale actuelle, après l'incendie de 1210, on a commencé à exécuter des sculptures en prévision des portails de la façade occidentale et peu importe la date de la construction de la façade elle-même. Deuxième conviction personnelle : il suffit de suivre les méandres de l'ancien labyrinthe du pavement de la nef pour connaître l'ordre de succession des architectes de la cathédrale, Gaucher de Reims de 1211 à 1218, Jean Le Loup de 1219 à 1234, Jean d'Orbais de 1236 à 1251 et Bernard de Soissons de 1252 à 1286. Des inscriptions à côté des figures des deux premiers maîtres (relevées au xvme s., avant la destruction du pavement) indiquaient qu'ils avaient travaillé aux portails. Dès lors le mécanisme du raisonnement est en place. Tous les détails de l'architecture, raccords, reprises, changements de parti, types de bases et de chapiteaux, formes et ornements des ouvertures, des escaliers, des contreforts et des arcs-boutants, concourent à délimiter quatre grandes phases dans la construction. Les marques de pose, les consoles et les dais des statues correspondent à des projets successifs des portails de la façade occidentale, dont une partie est reléguée en cours de travaux à la façade septentrionale du transept. Le système est très ingénieux et s'appuie sur un examen minutieux des éléments majeurs et mineurs de l'édifice. Il démontre cependant les limites d'une analyse purement « archéologique » et visuelle, qui accepte certaines sources textuelles et rejette celles qui vont à rencontre des postulats préétablis.

En effet, en 1967, dans le Bulletin monumental, F. Salet a brillamment expliqué que l'ancien labyrinthe de la cathédrale, mis en place dans le pavement près d'un siècle après le début du chantier, n'est pas un document fiable. Quant à un projet de façade occidentale dès 1211, rien n'est moins sûr. J.-P. Ravaux, dans le Bulletin monumental de 1979, a publié une source qui indique qu'on devait y songer en 1230, mais que la façade du xne s., était certainement encore debout à cette date. Les travaux de W. Sauerlàn- der et de P. Kurmann sur la sculpture confirment bien qu'il y a des remplois dans les portails occidentaux de la façade actuelle, mais cette dernière, située nettement plus à l'ouest que la façade précédente, n'a sans doute pas été projetée dès l'origine. D'ailleurs, la question reste ouverte en attendant la publication des fouilles

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