L'épigraphie du tympan de Iaxa à Wrodaw
RÉSUMÉ
Abstract
L'objectif de cet article est de présenter une œuvre d'art et d'épigraphie romane très riche, peu connue pourtant et insuffisamment étudiée — le tympan dit « de Iaxa » à Wroclaw (Silésie) — et d'essayer de répondre à certaines questions importantes concernant la destination, la datation et la provenance.
L'histoire du tympan de Iaxa est liée à celle de l'abbaye d'Olbin, faubourg de Wroclaw, en Silésie. Cette abbaye, bénédictine à ses origines, fut fondée par le comte Piotr Wlostowic, avant 1139 *. Avant 1193, suite à la décision de l'évêque de Wroclaw, Zyroslaw, les bénédictins furent remplacés par les prémontrés 2. Entre plusieurs bâtiments appartenant à cette abbaye se trouvaient, depuis ses origines, deux églises : l'abbatiale Notre-Dame-et-Saint- Vincent et une autre église, Saint-Michel 3.
En 1529 la municipalité décida de détruire tous les bâtiments de l'abbaye. Quelques années plus tard, plusieurs sculptures provenant de l'abbaye, et parmi elles le tympan de Iaxa, furent transférées à l'hôpital de Tous-les-Saints et encastrées dans la façade de ce bâtiment. Dans les années 1799-1801, l'hôpital fut démoli. Certaines sculptures d'Otbin trouvèrent alors leur place dans les musées de Wroclaw. Quant au tympan de Iaxa, retourné, les angles endommagés, pourvu au verso de l'inscription : « Kônige: Preus: Proviant Haus », il fut inséré au-dessus du portail de l'entrepôt nouvellement construit près du mur ouest de l'Arsenal municipal 4.
Pendant plusieurs années le tympan, connu par les sources écrites et iconographiques, fut considéré comme disparu. C'est seulement en 1962 que cette magnifique sculpture romane fut découverte pendant
1. « Anno dominice incarnacionis MCXXXIX (...) pontifîcis Roberti quartodecimo, idem presul (...) capellam iuxta monasterium béate Marie Virginis, quod tune Petrus edificabat, in honore sancti Michaelis constructam, cum omnibus, que ad eam pertinent, eidem monasterio et Radulpho eiusdem monasterii abbati presenti concessit et confîrmavit semper habendam (...) » (Kodeks dyplomatyczny Slqska, éd. K. Maleczynski, I, Wroclaw, 1956, p. 42-43).
2. Kodeks dyplomatyczny Slqska, I (op. cit. n. 1) p. 162-173, 182-183.
3. L'église, ou plutôt la chapelle, Saint-Michel (« capella in honore sancti Michaelis constructa ») fut mentionnée déjà en 1139 (cf. supra, n. 1).
4. Z. Swiechowski, Architektura na Slqsku do polowy XIII wieku, Varsovie, 1955, p. 80-87 ; — K. Maczewska-Pilch, Tympanon fundacyjny z Olbina na tle przedstawien o charakterze donacyjnym, Wroclaw, 1973, p. 5-8.
Cahiers de civilisation médiévale, 40, 1997, p. 103-118.
