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Le monde à l'envers

[article]

Pédagogie du français et traitement de la consigne en classe de seconde

Année 1987 81 pp. 43-54
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REVUE FRANÇAISE DE PEDAGOGIE

N° 81 oct.-nov.-dec. 1987, 43-54

LE MONDE A L'ENVERS :

Pédagogie du français

et traitement de la consigne

en classe de seconde

par Pierre CLANCHÉ

I. - Culture populaire et culture des jeunes

1.1 - Le thème du monde à l'envers est une constante de la culture dite populaire. On le retrouve dans les temps et les espaces les plus variés et sous des formes différentes : littéraires, iconographiques, festives, (Saturnales, Carnavals, messe de l'âne...). Depuis quelques

années, folkloristes et historiens des mentalités ont insisté sur la prégnance et la signification historico-politi- que du phénomène. De leurs analyses une constante se dégage :

Le thème du monde à l'envers est propre à la culture populaire en tant que celle-ci conteste la culture savante considérée comme culture dominante (au sens marxiste du terme). Pour dire les choses très schématiquement, la culture savante propose un modèle du monde ordonné — à l'endroit — et fortement hiérarchisé ; le haut prime sur le bas, la tête sur le cul, la vieillesse sur la jeunesse, l'homme sur la femme, les parents sur les enfants, les hommes sur les animaux... etc. La culture populaire s'édifie contre cette culture imposée par la classe dominante et, pour ce faire, elle inverse symboliquement l'ordre imposé par cette classe. Renverser, mettre le bas en haut, mettre cul par dessus tête, telles sont certaines des caractéristiques les plus constantes de la culture populaire authentique (C. Ginsburg 1980, M. Bakhtme 1970, E. Leroy Ladurie 1979, J.C. Baroja 1979, R. Chartier et D. Juha 1976, C. Hill 1977, J. Lafond et A. Redondo 1979, F. Tristan 1980).

1.2 - En même temps que je m'intéressais à l'histoire des mentalités — c'était alors la mode — , je repérais dans les textes libres produits dans les classes Freinet un certain nombre de textes présentant de façon très explicite cette thématique du monde à l'envers, en même temps que je constatais la quasi inexistance de textes promouvant les valeurs dominantes telles que la richesse, le pouvoir, l'ascension sociale... etc. (P. Clanché 1982). Je remarquais en particulier que chaque fois qu'un enfant produisait un texte de fiction ayant pour cadre la vie en classe, ce texte prenait tout de suite des allures de révolte anarchique, de charivari, de parodie grotesque, comme si son auteur avait intégré à la fois Rabelais et le célèbre « Zéro de conduite » de J. Vigo !

1.3 - J'ai alors été tenté par une hypothèse analogique certes trop ambitieuse : puisque, au dire des historiens des mentalités, l'inversion est une constante de l'imaginaire populaire, ne pourrait-on pas considérer le texte libre (à l'intérieur de la classe coopérative) comme un produit de culture propre aux jeunes, considérés comme classe dominée ? L'opposition culture populaire/ culture savante étant ici transformée en opposition culture des jeunes/culture des adultes imposée par l'école.

Cette hypothèse est certes tout à fait exagérée. Il serait en effet abusif d'opposer tout de go une école dans laquelle la culture de jeunes pourrait s'exprimer totalement contre la culture des adultes et une école dans laquelle cette culture ne pourrait en aucun cas s'exprimer. Des études ont montré de façon très convaincante comment la représentation sociale de l'école et de la culture scolaire influait davantage sur les attitudes con-

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