Plan

Chargement...
Couverture fascicule

La tornada et l'envoi : fonctions structurelles et poïétiques

[article]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 57

La tornada et l'envoi : fonctions structurelles et poïé tiques

Résumé

La tornada, courte strophe finale des chansons de troubadours, et l'envoi, son équivalent en langue d'oïl, sont définis dans les traités d'arts poétiques quant à leur aspect technique. Ils doivent comporter un nombre de vers inférieur à une strophe et doivent reprendre les dernières rimes de la dernière strophe complète. Si l'on veut écrire deux tornadas, ajoutent les Leys d'Amors, on nommera la dame par son senhal dans la première, et on mentionnera le destinataire dans la seconde1.

De nos jours, le silence persiste au sujet des fonctions stylistiques de ces strophes conclusives. Leur contenu sémantique, analysé par Jean Beck2 puis par Dragonetti3, n'a pas été relié aux structures poético-musicales. Et bien qu'un article d'Ulrich Môlk4 fournisse un relevé utile des termes désignant la strophe finale, il reste à étudier plus spécifiquement son statut de frontière.

La strophe finale est «tornada», retour : un rappel structurel des rimes et probablement de la mélodie, un rappel des personnages impliqués (amant, dame) et plus rarement des thèmes du poème. Mais elle est aussi «envoi», projection vers le monde extérieur au poème, le monde réel. Section destinée avant tout à nommer, la strophe conclusive entrechoque les éléments des deux univers : la première personne de l'amant lyrique, le senhal de la dame, le vocatif «chanson»; et d'autre part le nom réel du poète, le nom ou surnom du jongleur, le nom du destinataire et les noms de lieux.

Ces rencontres font de la strophe d'envoi un lieu privilégié pour analyser ce que nous appellerons la poïesis du poème, c'est-à-dire le point de vue du créateur. Prenant appui sur un corpus d'une centaine de textes couvrant l'étendue chronologique de la poésie des troubadours et trouvères, nous examinerons la relation entre le je lyrique et le poète. Nous poserons ensuite la question de l'exécution de la strophe finale qui nomme le jongleur.

Dans un deuxième temps, nous chercherons à déterminer les rapports entre ces éléments poïétiques et leur traitement sonore et structurel.

1. Las Leys d'Amors, éd. Joseph Anglade, Toulouse, 1917, New York, 1971, p. 176 («Bibl. méridion.», lre s., 18).

2. Jean Bf.ck, Les chansonniers des troubadours et des trouvères, tome II, Paris/Philadelphie, 1927, Genève/Paris, 1976.

3. Roger Dragonftti, La technique poétique des trouvères dans la chanson courtoise, Bruges, 1960, Genève/Paris, 1979.

4. Ulrich Môi.k, «Deux remarques sur la tornada», Metrica, II, 1982, p. 3-14.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw