I La lisibilité rédactionnelle : o g fondements
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et perspectives
^ Bertrand Labasse
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L'une des difficultés majeures que doit affronter tout rédacteur est celle de l'adéquation entre le texte produit et le lectorat visé. Cette adéquation devient capitale dès que le texte fait appel à des notions mal connues des destinataires, ce qui est souvent le cas des informations financières, techniques, réglementaires ou scientifiques. Pour l'évaluer autrement que de manière intuitive, les principaux outils actuels sont les indices de « lisibilité », aujourd'hui intégrés à la plupart des logiciels de traitement de texte et des correcteurs orthographiques.
En première analyse, ces indices reposent sur une règle de bon sens : le plus court est le mieux. On a, par exemple, ironisé sur le célèbre début de À la recherche du temps perdu (« Longtemps, je me suis couché de bonne heure... »), qui annoncerait le carac- |> tère « soporifique » des phrases proustiennes. De fait, Proust est
^ réputé difficile à lire : dans les premières pages de cet ouvrage
S figure une période de près de 500 mots. La longueur moyenne de
c ses phrases est de 38 mots, contre 20 pour Gide et 13 pour les
■| livres de la collection Harlequin1 . Il n'est donc pas surprenant que
y la formule de lisibilité de Flesch - celle qu'exploitent en général
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1 . F. Richaudeau (éd.), Recherches actuelles sur la lisibilité, Paris, Retz, 1984; id., Sur la
lecture, Paris, Albin Michel, 1992.
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