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La presse lyonnaise face à « l'affaire Millon »
et à ses lecteurs
François Simon
« Quand on a appris la nouvelle, on a eu un haut-le-cœur immédiat. Toute la rédaction était complètement retournée ! » Les journalistes du Progrès de Lyorf témoignent du choc ressenti le 20 mars 1998 par une large fraction de la presse lyonnaise à l'annonce de l'élection de Charles Millon à la présidence du conseil régional Rhône-Alpes avec les voix du Front national. C'est le cas de cette journaliste expérimentée du service politique, bouleversée au point d'opposer un refus à son supérieur hiérarchique lorsque celui-ci lui propose de faire un portrait du président réélu : « J'étais tellement écœurée que je ne pouvais même pas écrire sur Millon. Vraiment, j'étais révulsée. Et j'ai passé trois semaines presque de déprime... »
1 . Fondé en 1859, Le Progrès de Lyon est, avec Le Figaro qui vit le jour la même année, le plus ancien quotidien de France. Il est aujourd'hui la propriété du groupe Hersant, qui l'a racheté le 31 décembre 1985 pour 300 millions de francs. Le Progrès compte 20 éditions différentes et couvre sept départements, depuis la Haute-Loire jusqu'à la Côte-d'Or, en passant par le Rhône, la Loire, l'Ain, le Jura et la Saône-et-Loire. En 1996, il diffusait à 430667 exemplaires (source : OJD).
